Résumé Comment, selon quelles logiques et avec quels résultats les institutions représentatives du personnel (IRP) interviennent-elles dans les processus de restructurations accompagnées de plans sociaux ? Nous présentons une analyse des mécanismes de décision en matière de restructurations avec suppressions d’emploi avant d’examiner les modes d’action des IRP lors de licenciements collectifs accompagnés de plans sociaux. Ces deux processus contribuent à la construction de l’acceptabilité sociale de cette modalité particulière de suppressions d’emploi.
L’article se propose de mettre au jour les difficultés que soulève l’enjeu d’évaluation des cellules de reclassement, en s’appuyant sur une étude monographique de deux plans de sauvegarde de l’emploi (PSE) et sur l’analyse de la trajectoire des 700 personnes concernées. Pour cela, sont successivement abordés les enjeux de définition d’un référentiel, de définition et d’évaluation du travail d’accompagnement des cellules de reclassement et de recueil des données sur les trajectoires individuelles. L’article propose enfin une modélisation de la situation des salariés deux ans après la fin des cellules de reclassement dans les deux cas étudiés. En conclusion, il synthétise les conditions qui nécessiteraient d’être réunies pour traduire en pratiques le développement d’une véritable démarche de contrôle et d’évaluation des cellules de reclassement.
This article describes how union leaders reconstructed their identity after leading a dispute against the closure of their site. Linking together various aspects of critical theories of identity, identity salience, self-categorization, and coping, a survey was carried out by holding semi-structured interviews with 50 union leaders who managed this professional transition. Three identity balances were identified: identity tension, in-between, and turning the page. The first constitutes a refusal to carry out the professional transition. The second exposes an identity tension in which the leader seeks to assume a "double" identity, while the third refers to the completed identity transition. Our work suggests that the capacity to reconstruct identity depends on the interrelation of personal and contextual variables from which the key roles of social support and the nature of union investment emerge. These results contribute to a renewed understanding of both professional transitions and the identity dynamic in a climate of threat.
A l’appui de l’analyse de 48 récits de vie d’entrepreneurs militants CFDT et CGT ayant été les leaders de conflits contre des projets de restructurations lourdes, cet article s’interroge sur les conditions d’acquisition, de développement et de capitalisation des compétences pour l’action syndicale dans de tels contextes. L’article propose une cartographie des compétences que les leaders syndicaux de tels conflits affirment devoir être mobilisées dans l’action collective contre des restructurations lourdes. Il aborde ensuite les conditions d’acquisition de ces compétences, selon les différentes expériences formatrices vécues, entre formations et formation dans l’action. Il met en exergue quatre configurations : des « catapultés qui se révèlent », des « professionnels du militantisme », des « sous-équipés isolés », et des « expérimentés tétanisés ». Enfin, il met en exergue la place particulière qu’occupe la dimension de gestion des émotions dans ces situations.
Résumé Les conflits d’opposition aux projets de restructurations lourdes sont souvent intenses. Pour comprendre la construction de ces formes de résistance, nous nous appuyons sur des récits de vie menés auprès de trente-cinq militants syndicaux ayant animé des luttes contre des restructurations lourdes. Dans une situation de fortes tensions comportant des enjeux importants, en termes de maîtrise des actions par le militant syndical, de maintien dans la durée de la mobilisation des salariés, de divergences potentielles sur les finalités de la lutte, mais aussi de conciliation de vies pour le leader syndical lui-même, il apparaît que les actions ouvertes et les actions cachées, les actions collectives et les actions individuelles sont articulées pour organiser la résistance. Cette organisation d’ensemble repose sur un travail d’animation en réseau, pour lequel le militant syndical s’appuie à la fois sur des alliés, sur des dispositifs d’interaction permanente avec les salariés, et sur une équipe restreinte de personnes de confiance. Se pose alors la question des facteurs individuels et contextuels tels qu’ils semblent favoriser l’émergence de ces ressources externes et internes.
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