Cet article propose un regard sur la place des familles au chevet des patients comateux et leur rôle potentiel dans le processus d’éveil, notamment en ce qui concerne le travail de mémoire et le partage d’affect, principalement la honte. Il s’appuie sur l’expérience de travail de plusieurs années d’un psychologue en service de réanimation adulte. La réanimation est un lieu dans lequel la place de chaque objet est pensée en fonction de son utilité pour le soin du patient, mais peu dans la perspective du lien à l’entourage. Certains objets comme la famille sont porteurs de complexité à résonances affectives. L’article montre que cette complexité, si elle est accompagnée par le psychologue et l’équipe soignante, peut jouer un rôle favorable dans le processus d’éveil et dans le travail de réappropriation de son vécu par le patient.
Le concept de « résistance au changement » (K. Lewin) ne questionne guère la qualité du changement, il s’intéresse essentiellement à la réaction de tout groupe à tout changement. Les auteurs qui ont dialogué avec K. Lewin, en particulier W. Bion, E. Jaques, J. Bleger, vont en partie lui emboîter le pas tout en repérant les enjeux psychiques inconscients de cette résistance. Partant de deux situations de clinique institutionnelle, l’auteur fait ressortir que le plus souvent les équipes se positionnent en tout ou rien (changer/ne pas changer), ce qui entraîne des crispations idéologiques avec ce que cela suppose d’anhistoricité selon la notion développée par R. Kaës. En découle une modalité de pensée binaire, clivée, résistante en effet au changement. L’auteur montre, partant de sa pratique clinique en institution, que le travail avec les équipes permet de s’inscrire dans une perspective de changement si l’on met au travail différents niveaux : travail d’archéologie des dispositifs existants, travail sur l’histoire des dispositifs, travail de dépassement du clivage.
Le cadre institutionnel est présenté dans une perspective psychanalytique en référence aux travaux de E. Jaques, J. Bleger, E. Enriquez. Il est ensuite précisé relativement aux institutions gérontologiques et gériatriques, en fonction des spécificités de celles ci. Enfin, la place du psychologue est prise en compte ainsi que ses modalités d’intervention au sein de l’institution, sur le cadre institutionnel et avec les équipes.
En institution, est-ce la loi du plus fort ? La violence dans les institutions gérontologiques est interrogée à partir du cadre institutionnel, dans définition psychanalytique de celui-ci. Cette violence peut être déposée dans la fondation de l’institution ou résulter du traumatisme lié à la rencontre avec des âgés dépendants ou encore en fin de vie. Elle se manifeste en particulier dans la logique de l’exercice de la loi du plus fort sur les plans individuel, groupal ou institutionnel.
Après avoir proposé l’ ehpad en temps de Covid et de confinement comme une institution totale (I. Goffman) au carré, les auteurs s’attachent à repérer comment Covid et confinement ont révélé, amplifié, certains des enjeux fantastiques ordinairement contenus dans le cadre institutionnel et le métacadre social, en particulier quant à la mort, mort dont l’angoisse est bien souvent traitée en l’assignant à la vieillesse tant du côté des professionnels que des familles. La dernière partie insiste plus particulièrement sur la mise à mal des liens du fait des confinements, montrant que la vie n’est alors pensée que sous l’angle biologique, au déni des dimensions psychiques d’étayage et d’investissements mutuels.
Résumé Les groupes d’analyse de la pratique en institution sont le plus souvent des groupes semi-ouverts. Dans un premier temps sont repérées les différentes logiques qui font que ces groupes sont semi-ouverts durant une séance ou durant l’année : logique structurelle de l’institution, logique accidentelle. Deux situations sont présentées (toxicomanes en prison, accueil de jeunes enfants) : elles permettent une analyse plus approfondie. Dans une troisième partie nous voyons que la structure du groupe semi-ouvert en analyse de la pratique correspond aux modes de présence de la population accueillie. Cette structure répète et permet d’élaborer les séparations et les rencontres. Nous en analysons les effets en ce qui concerne l’identité et la mémoire du groupe en termes de continuité et de discontinuité.
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