Si l’État français reste officiellement souverain en matière de politiques d’enseignement public des langues, ses services centraux et déconcentrés sont régulièrement amenés à coopérer avec des acteurs extérieurs à l’Éducation nationale. Dans le cas de l’enseignement public du néerlandais (langue vivante étrangère) et du flamand occidental (langue régionale) dans le Nord, la coopération s’apparente davantage à une externalisation partielle mal maîtrisée pour l’un et à une ingérence insidieuse pour l’autre. Cet article analyse l’influence d’acteurs flamands belges et néerlandais, issus du monde associatif et/ou exerçant la puissance publique, dans l’institutionnalisation d’une offre pédagogique spécifique sur une partie du territoire français que ciblent conjointement un imaginaire nationaliste et un pragmatisme politico-économique.