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Les agricultures familiales des pays méditerranéens sont aujourd'hui confrontées à une conjonction de défis qui pourraient paraître insurmontables. Ces agricultures sont cependant présentées comme un atout majeur du développement des arrière-pays de la région. Pour les soutenir, des stratégies de valorisation de leurs spécificités se déploient, à travers la mise en avant de produits originaux (dits « de terroir ») et l'appui à des formes de tourisme alternatif (tourisme « rural » ou « vert », écotourisme) valorisant ces produits et les cultures agraires dont ils sont issus. Les politiques et les projets engagés s'articulent autour de démarches de qualification et de mise sur le marché de productions localisées qui vont de la spécialité agricole aux paysages. La référence patrimoniale, comprise comme un ensemble de discours et de pratiques mobilisant le passé dans le présent, est une constante de ces démarches. Les mesures incitatives et les projets endogènes qui visent à promouvoir ces productions familiales ont-ils atteint les objectifs qu'ils s'étaient fixés ? Ont-ils permis d'accroître la compétitivité de ces agricultures familiales, de renforcer les solidarités socioterritoriales ou d'infléchir les relations entre collectifs locaux et pouvoirs publics ? Quelles ont été les dérives, les effets inattendus ou non désirés ? À partir du rapprochement de dynamiques observées en Corse et au Maroc, l'article propose d'analyser plusieurs dimensions de ces phénomènes et de comprendre à quelles conditions cette valorisation patrimoniale des produits des agricultures familiales pourrait servir de levier à une consolidation pérenne des systèmes familiaux dans lesquels elle s'inscrit.

Human activities are historical ecological drivers, and we need to better understand their effects on ecosystems. In particular, they have been very important in the shaping of the Mediterranean biodiversity hotspot. Researchers and managers nonetheless lack knowledge concerning the impacts of their combinations and their current intensity on the structure of forest ecosystems of the southern part of the Mediterranean basin. In this study, we have develped a new methodology in order to understand the impacts of combined pastoral and woodcutting activities on the forest structure of the still ill-described but ecologically and economically important Moroccan Middle Atlas cedar forests. In a 40 000 ha forest, we chose 103 sites and sampled human activities through proxies and forest structures through circumference and vertical structures. A typology of sites yielded four human activity types: dominant pastoral activities, dominant oak cutting or cedar cutting activities, and an intermediate mid-disturbance type. This typology did not depend on altitude or substrate, confirming that the ecosystem structures linked to the different types depend more on human activities than on main environmental parameters. Pastoral activities modified forests the most, converting them to parklands with reduced canopies and low dynamics but high tree maturation. Woodcutting activities induced gap dynamics, favoring Cedrus atlantica in favorable environmental conditions and Quercus ilex otherwise, while they affected vertical structure depending on the local environment and competition for light and soil resources. Moderately disturbed stands showed forest maturation with low competition for light. Unlike previous studies, we found no evidence of a general degradation of cedar forests due to local human activities. However, cedar logging has reduced standing basal area regionally and one third of the sites may have vulnerable cedar populations due to pastoral activities and to unfavorable environmental conditions. These results can direct future research and management needs for a better protection of Mediterranean forests and parklands and their biodiversity, although to be effective such efforts must also partner with sociogeographical studies.

Scientists are now realizing how widespread human activities have been in ecosystems and the need to take them into account to understand their functioning (Willis et al. 2004), especially in the Mediterranean basin. In this anciently occupied region, humans have tapped the ecosystems for resources for millennia, modifying ecosystem characteristics (Grove and Rackham 2001, Quézel and Médail 2003) while maintaining high levels of biodiversity (Blondel 2006). However, this biodiversity is threatened by the speed of both climate and anthropogenic changes (Quézel and Médail 2003). On the northern shore, biodiversity is menaced by woody encroachment and habitat fragmentation (Scarascia-Mugnozza et al. 2000). Conversely, on the southern shore, demand for natural resources is ever growing and human activities inside forests are intensifying (Scarascia-Mugnozza et al. 2000). In this context, both researchers and managers critically lack knowledge about the impacts of human disturbances on Mediterranean forests (Scarascia-Mugnozza et al. 2000) and especially their combined effects (Wisdom et al. 2006). This lack of knowledge is especially true on the southern shore, where empirical data is scarce. Understanding these forests' functioning could (1) give insights considering pressure levels necessary to maintain biodiversity in the

À partir des usages et représentations que les services forestiers et les communautés du Maroc rural se font du cairn, monticule rocheux servant de borne, le propos de cet article est de montrer comment l'ontologie naturaliste véhiculée par le code forestier s'oppose à l'ontologie analogique locale sur le statut à donner à la frontière entre espace cultivé et forêt. Pour le code forestier, le cairn se résume strictement à une borne de cadastre fidèle à une optique de topographe dans le cadre d'une organisation technocratique de l'espace. L'usage que les communautés du Maroc rural se font des cairns est bien plus polyvoque. Si délimiter est une des fonctions attribuées au cairn, il est aussi perçu comme une borne d'étape de saint, comme un point de rencontre entre le monde des humains (l'espace cultivé) et celui des génies (la forêt), comme un belvédère et comme un lieu rituel. Alors que le code forestier se limite à voir dans le cairn un outil pour transposer une rationalité de droits dans le territoire, les communautés l'inscrivent dans une sémiotique de l'espace. Malgré ces écarts de points de vue, dans la pratique les cairns de domanialisation de la forêt s'avèrent être des points de négociation des ontologies résultant des interactions complexes entre forestiers et paysans. Dans la région d'Essaouira, l'appropriation symbolique de l'intervention du forestier par les communautés berbérophones se réalise par l'investissement rituel du bornage domanial par les femmes. Au final, l'article tentera de démontrer que la négociation des ontologies autour du cairn a pour effet l'hybridation des modalités de gestion forestière, et donc des politiques publiques.

Cet article vise à évaluer la contribution matérielle et immatérielle des femmes rurales dans le cadre de la petite agriculture des arrière-pays du Maroc et notamment les contraintes qu’elles rencontrent pour dépasser les difficultés d’accès aux principaux facteurs de production dont le foncier, l’eau, le crédit et le conseil technique. L’activité des femmes rurales est généralement invisible, c’est-à-dire peu reconnue ou valorisée au sein de la société, ce qui conduit à une sous-estimation de leurs contributions à l’économie et à la société. Cela tient en grande partie à leur relative exclusion de la sphère monétaire et marchande.

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