Résumé L'étude de l'usage du redoublement dans l'enseignement primaire français au 19 e siècle révèle à quel point il est alors employé pour faciliter les apprentissages des meilleurs élèves. En permettant de distinguer l'élite scolaire destinée à réussir les examens du certificat d'études primaires, la sélection à chaque étape du cursus conduit à la relégation des enfants en difficulté dans des petites classes aux effectifs plus chargés et les accueillants ensemble avec de très jeunes débutants. Cette situation n'est pas sans avoir d'effets sur les inégalités scolaires, même si ceux-ci sont atténués par l'effort de modernisation entrepris par les républicains à partir des années 1880. Ils perdurent néanmoins sous différentes formes dans l'histoire du système scolaire français. Mots-clé: enseignement, France, inégalité.
MERITOCRACIA E OS USOS
MERITOCRACY AND THE USES OF SCHOOL FAILURE IN FRENCH PUBLIC ELEMENTARY SCHOOL FROM 1850 TO THE EARLY TWENTIETH CENTURY
AbstractThe study of the uses of the school failure in French primary education in the nineteenth century reveals the extent to which this was used to facilitate the learning of the best students. It differentiates school elite destined for success in exams certifying that the primary studies, the selection at each stage of the journey leads to relegate children with difficulties to the initial series, where a greater number of students enrolled among the youth entrants. This situation is not without effects on educational inequalities, even if they are attenuated by the modernization efforts undertaken by Republicans from the 1880s. It remains, however, in different forms in the history of the French school system.
La question de la place accordée à la jeunesse scolaire agite la société française dans le sillage des événements de mai 1968, notamment à la télévision, médium alors en plein essor et qui tend progressivement à devenir hégémonique dans le champ médiatique. L’objet de cet article est l’analyse de la position de la parole des élèves à la télévision par rapport à celle des adultes et particulièrement de l’autonomie qui peut lui être reconnue, ou, au contraire, du degré d’instrumentalisation dont elle peut faire l’objet. Fondée sur l’étude d’un corpus de 52 émissions diffusées à la télévision française entre 1967 et 1983, issues des fonds de l’INA consultés à l’Inathèque de Paris, cette étude montre comment la télévision a voulu jouer un rôle de médiateur entre la jeunesse scolaire et le corps professoral dans les années 1970, avant qu’une nouvelle étape dans la reconnaissance de la légitimité de la parole des élèves ne soit franchie au début des années 1980.
De 1870 à 1914, le directeur d’école, distingué parmi les instituteurs, est un personnage essentiel dans le champ de l’enseignement primaire public de la Seine. À travers l’étude statistique des carrières des instituteurs et l’analyse qualitative des correspondances administratives, nous reconstituons le jeu de relations sociales qui, dans une institution scolaire en pleine mutation, entre construction d’écoles et laïcisation, conduit à la nomination de ces individus pour assumer la direction des gros établissements scolaires urbains. La confrontation du discours des acteurs – instituteurs, inspecteur primaire, municipalité – et de modèles biographiques multivariés restitue, grâce à la complémentarité des démarches, la complexité de cet univers social.
La création du baccalauréat professionnel, en 1985, avait pour objectif de transformer la place de cette voie de formation initiale dans le système éducatif français. Les bilans tirés trois décennies plus tard nuancent largement la revalorisation initialement recherchée. En revanche, les évolutions de la perception de la voie professionnelle dans la société restent plus difficiles à saisir. Grâce aux archives des journaux télévisés nationaux, les représentations associées au baccalauréat professionnel sont interrogées pour montrer la permanence d’un discours positif entretenant une image déformée des réalités de l’expansion de ce nouveau diplôme.
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