Le renoncement des personnes vieillissantes à l'usage du métro est un phénomène de grande ampleur qui se traduit par un usage accru du bus et de la voiture en tant que passager, mais également par un renoncement à toute mobilité. La compréhension de ce phénomène comporte donc le double enjeu de réduction de la part accordée à l'automobile chez les personnes âgées et d'amélioration de leur autonomie. La recherche proposée porte sur les cas de Paris et de Montréal, et procède par entretiens qualitatifs. Elle a pour principal résultat de démontrer le rôle central dans le renoncement, en plus des critères d'ordre fonctionnels (physiques et cognitifs), de la modification du rapport à l'environnement socio-spatial. La dimension sociale du renoncement se traduit ainsi par : le stigmate, la peur de ne pas trouver d'aide, la reconfiguration de la demande de sociabilité. La dimension spatiale/géographique se traduit par une difficulté grandissante à l'attachement territorial corrélative de l'émergence d'un sentiment d'étrangéité. Ces résultats invitent à renouveler la question de l'explication du choix modal à partir de la notion du renoncement, ce qui se traduit par : une nouvelle manière d'aborder la notion de choix, « par exclusion » ; une façon de comprendre les limites du rôle de l'habitude dans le choix modal ; un argument en faveur de l'approche méthodologique qualitative et située (expérience en situation, événement in situ, attachement à un espace). Mots clés transports urbains • choix modal • vieillissement • méthodes qualitatives • interactions • déprise L'auteure remercie Théo Fort-Jacques, docteur en Géographie-Aménagement, pour les nombreux échanges à partir desquels cet article a pu voir le jour. Cette recherche a bénéficié du soutien de l'Action Interdisciplinaire de Recherche « Longévité et Vieillissement » du CNRS pour la réalisation du terrain montréalais.
Cet article traite de l'emploi du concept de continuum en matière de violence sexuelle dans le cadre d’une recherche et du débat touchant à cette question. Deux des objectifs initiaux de cette recherche étaient d’explorer les liens entre les différentes formes de violence sexuelle et d’examiner l'idée, qui émergea à l'occasion d'un travail effectué dans un refuge pour femmes battues 1 , que la plupart des femmes font l'expérience de la violence sexuelle au cours de leur vie. C’est en analysant les entretiens compréhensifs réalisés avec des femmes que le concept de continuum de la violence sexuelle a été mobilisé pour décrire les résultats dans deux domaines 2 .
Article Flux. Dossier « Les gares au miroir de l'urbain » Marion Tillous Notice biographique Marion Tillous est maîtresse de conférences à l'Université Paris 8 Vincennes Saint-Denis et rattachée au laboratoire LEGS. Elle a réalisé sa thèse, sous la direction de Francis Beaucire, sur le rôle de la relation territoriale dans l'aisance des voyageurs au sein des espaces de mobilité parisiens, puis elle a travaillé plus spécifiquement sur la question du renoncement des personnes vieillissantes à l'usage du métro. Le métro comme territoire : à l'articulation entre l'espace public et l'espace familier Résumé Cet article, issu de recherches de terrain dont les résultats ont été exposés antérieurement, constitue une mise au point théorique sur les limites d'une lecture du métro comme espace public telle que développée par Isaac Joseph, une présentation des critiques portées à la notion depuis la sociologie pragmatiste, et une tentative de mobilisation de la notion géographique de territoire pour penser l'articulation entre espace public et espace familier. L'enjeu est triple : sortir d'un aménagement du métro pensé à partir de la relation homme-machine qui constitue, quoique de manière inattendue, un héritage de l'approche joséphienne ; penser le territoire comme un attachement et non exclusivement une appropriation de l'espace ; proposer une façon d'introduire l'espace dans la pensée des régimes d'engagementdéveloppée par Laurent Thévenot.
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