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Résumé Le mot homoparentalité désigne-t-il des changements profonds dans la famille et la filiation?? De quels changements s’agit-il?? Les auteurs tentent de répondre à ces questions à partir de données recueillies grâce à une recherche clinique et s’appuient, au plan théorique, sur la distinction entre parenté et parentalité. L’analyse métapsychologique du discours d’adultes homosexuels engagés dans la parentalité met en évidence la permanence des enjeux inconscients liés au devenir parent. Deux conclusions en découlent. Premièrement?: des changements dans la parenté n’entraînent pas forcément des changements dans la parentalité. Deuxièmement?: dans ces nouvelles configurations familiales les sujets semblent bien créer de nouveaux liens qui servent de support à la mise en place des processus psychiques de la parentalité.

Les violences sexuelles peuvent durer des années dans un couple avant que la femme victime n’en parle. Comment comprendre ce silence ? Une analyse critique de deux discours courants est faite à partir de la clinique analytique individuelle et de couple. Les éléments essentiels sont alors situés dans le lien intersubjectif du couple. Sont étudiés les effets de réel de la violence sur la parole et ceux de la honte que le clinicien peut saisir au moyen du transfert pour en favoriser la nomination. Constats et hypothèses cliniques sur l’amour ou la passion de ces femmes, leur masochisme et leur besoin de punition permettent d’aborder d’autres motifs de silence. Dans la dynamique du lien, le rôle des pulsions de mort chez la victime apparaît central. La violence subie masque une violence interne liée à un sentiment d’existence menacé dans le lien à la mère, à des traumas de l’enfance, à la honte et à un défaut d’investissement narcissique.

Le présent article s’inscrit dans le cadre d’une recherche sur les familles homoparentales et le développement des enfants. Le volet qualitatif clinique se centre sur l’approche de l’élaboration des liens familiaux du point de vue des parents comme des enfants. Les données cliniques présentées ici sont recueillies auprès des parents, un couple de femmes, grâce à un entretien ainsi qu’à la libre réalisation d’un arbre généalogique. Aux enfants, ici une enfant de 11 ans, sont proposés un dessin de famille, cinq planches du CAT, un entretien, un génogramme. Les auteurs analysent les résultats en référence aux travaux psychanalytiques sur la famille et notamment aux deux polarités des liens : la différenciation et l’indifférenciation. Dans l’étude clinique retenue sont à l’œuvre des logiques d’indifférenciation en rapport avec des éléments de transmission transgénérationnelle dont a hérité le couple parental, mais aussi des éléments de différenciation reposant sur la structuration œdipienne, le repérage dans la généalogie et la référence à des « tiers symboligènes ». Les données recueillies auprès de l’enfant mettent en évidence comment elle se fait héritière de ces logiques d’indifférenciation tout en trouvant des voies de subjectivation.

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SummaryThis article examines a case of gay parenting analysed in the context of a collective, interdisciplinary research project funded by the French National Research Agency (Agence Nationale de la Recherche). Its authors use a clinical psychoanalytical approach, applying this methodology to the single case study of a lesbian couple and their son, who was eight and half years old at the time of the research project. The clinical data were gathered using several techniques: interviews with the parents and the completion of a family tree, a projective test, and a game with the child. The analysis, drawing on psychoanalytical conceptual frameworks, describes how belonging and difference are both constructed and transmitted along family lines. Data obtained relating to the mothers reveal how the relationship within the couple is articulated with Oedipal configurations, ancestral history and representations of the sperm donor that interact with intrapsychic conflicts and the differences they promote, including those along the lines of gender. Analysis of the data produced with the child suggest that he uses these situations to create a representation of his place within the successive generations in his family, his own gender identity and his fantasies spun out around the identity of the sperm donor.