Clinique des liens familiaux dans une famille lesboparentale

Abstract

Le présent article s’inscrit dans le cadre d’une recherche sur les familles homoparentales et le développement des enfants. Le volet qualitatif clinique se centre sur l’approche de l’élaboration des liens familiaux du point de vue des parents comme des enfants. Les données cliniques présentées ici sont recueillies auprès des parents, un couple de femmes, grâce à un entretien ainsi qu’à la libre réalisation d’un arbre généalogique. Aux enfants, ici une enfant de 11 ans, sont proposés un dessin de famille, cinq planches du CAT, un entretien, un génogramme. Les auteurs analysent les résultats en référence aux travaux psychanalytiques sur la famille et notamment aux deux polarités des liens : la différenciation et l’indifférenciation. Dans l’étude clinique retenue sont à l’œuvre des logiques d’indifférenciation en rapport avec des éléments de transmission transgénérationnelle dont a hérité le couple parental, mais aussi des éléments de différenciation reposant sur la structuration œdipienne, le repérage dans la généalogie et la référence à des « tiers symboligènes ». Les données recueillies auprès de l’enfant mettent en évidence comment elle se fait héritière de ces logiques d’indifférenciation tout en trouvant des voies de subjectivation.

Becoming a boy in a homoparental situation: a psychoanalytic approach

“…So, in the situation studied, the part occupied by Oedipal issues in the structuring of family ties supports the elaboration by Romain of markers that are fundamental to psychic life, that is gender and generational differences. In addition, as already argued in a previous publication (Ducousso‐Lacaze and Grihom 2017), the couple, through its place in the cultural order, can become representative of the institution, and the social mother, more specifically, of paternal functions.…”

“…Over the last few years, this focus has led to a substantial number of publications seeking to understand the experience of parenthood among homosexual adults (Ducousso‐Lacaze 2004, 2014; Ducousso‐Lacaze and Grihom 2010; Gratton 2008; Naziri 2010; Naziri and Feld‐Elzon 2012). Within the framework of the DEVHOM programme, such research has concerned both children and family ties in homoparental families and has already led to two publications (Ducousso‐Lacaze and Grihom 2017; Gratton 2017) that partly concur with Moget and Wolff (2015), although they tend to focus more exclusively on the child's perspective.…”