Toda situação de trabalho se presta a uma dupla abordagem. É o local onde se realiza uma tarefa, pensada anteriormente e provocadora de uma intensa atividade intelectual pelo trabalhador. Mas é igualmente um momento único da vida, com suas arbitragens. Nesse caso, a tarefa não é mais vista como primeira, ela entra no 'debate de normas' que caracteriza a atividade do trabalhador sob o ângulo vital, aquele das escolhas que um ser humano não cessa de fazer. Entendemos que essas duas perspectivas correspondem, respectivamente, à de Pierre Pastré e à de Yves Schwartz. Elas se completam e enriquecem a análise: seu entrecruzamento confere, notadamente, um destaque inédito à questão das competências.
Adotamos uma perspectiva antropológica sobre trabalho e aprendizagem, que é também a perspectiva da ergologia. Isto permite-nos ver a competência de uma forma dinâmica.A representação dinâmica opõe-se a uma representação estática da competência. A representação estática é denunciada em todos os lugares como desumanizante, pois só considera o ato profissional de forma impessoal. A pessoa humana é supostamente intercambiável e sua atividade é ignorada. Pelo contrário, como vemos no diagrama dos “seis ingredientes da competência”, a abordagem ergológica quer manter unido o ato e o ator. Não devem ser separados, mas também não devem ser confundidos. É a representação dinâmica da competência que permite: (a) não violentar à atividade humana, reconhecendo o sujeito em seu ato quando está em situação de trabalho; (b) e, no entanto, ser capaz de distinguir o ato profissional de forma impessoal, de modo a permitir a organização do trabalho e da formação - e a produção de quadros de referência.
Toute situation de travail se prête à une double approche. C’est le lieu où se réalise une tâche, pensée à l’avance et provocatrice d’une intense activité intellectuelle chez l’opérateur. Mais c’est également un moment unique de vie, avec ses arbitrages. Dans ce cas, la tâche n’est plus regardée comme première, elle entre dans le « débat de normes » qui caractérise l’activité de l’opérateur sous l’angle vital, celui des choix qu’un être humain ne cesse d’effectuer. Selon nous, ces deux perspectives correspondent à celle de Pierre Pastré pour la première et à celle d’Yves Schwartz pour la seconde. Elles se complètent et enrichissent l’analyse : leur croisement donne, notamment, un relief inédit aux compétences.
Comment considérer les compétences transversales en formation, et notamment en formation professionnelle ? Cette question cruciale renvoie selon nous à la prise en compte de la subjectivité, donc de l’activité, dans le développement des compétences : comment l’acteur est-il présent dans son acte pour le transformer ? La subjectivité qui humanise l’acte et le transforme a été reléguée par les diverses approches par compétences, logée à part pour être convoquée artificiellement, en dehors des actes – que par ailleurs d’autres prétendent définir à l’avance. Les compétences transversales seront légitimes dans le discours de la formation à condition de rester arrimées aux actes et toujours saisies pour ce qu’elles disent de l’activité humaine.
En formation professionnelle, la question se pose du retour d’expérience. Qu’est-ce que nous apprend le travail, non seulement en termes de savoirs à mobiliser dans l’action, mais aussi dans la gestion des épreuves au moment d’agir, quand il faut tenir compte de ce qui vient d’arriver et de ce qui s’annonce, des initiatives que les autres sont en train de prendre, des enjeux de l’action collective, des risques que l’on doit soi-même assumer en responsabilité ?Pour rendre compte de toute cette richesse, il faut comprendre pourquoi il est si difficile de « dire son travail » et imaginer un dispositif capable d’inciter chacun à se prêter à l’exercice. C’est le double objectif du présent article.
La conférence qui suit a été donnée devant les inspecteurs généraux (IGEN) de la « voie professionnelle » en France. Les IGEN sont les conseillers du ministre de l’éducation nationale pour les programmes scolaires. L’exposé veut montrer que, grâce à un point de vue anthropologique sur le travail (celui de l’ergologie), il est possible de réfléchir à l’alternance d’une manière très nouvelle. On appelle « alternance » le fait d’organiser la formation en partie dans une école et en partie dans une entreprise. L’objectif est de lutter contre l’échec scolaire, en montrant que l’expérience de l’école et l’expérience du travail ont un dénominateur commun : l’activité humaine. En s’appuyant sur l’activité de l’élève, on peut lui redonner le goût d’apprendre.
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