Dans une perspective sociologique, les activités physiques et l’alimentation sont appréhendées comme pratiques sociales et culturelles, construites et transmises au sein des sociétés humaines. Le corps est alors pensé comme construction sociale, signe et base des identités individuelles et collectives. Dans ce cadre, cet article se propose de mettre en avant quelques processus sociaux sous-jacents à l’épidémie d’obésité. En précisant les enjeux d’une définition médicale de l’obésité dans une société obésogène, des pistes théoriques concernant les significations de l’épidémie d’obésité sont proposées. Des histoires individuelles de glissement progressif vers l’obésité sont présentées pour montrer la diversité des trajectoires qui peuvent mener à une obésité à l’âge adulte mais également la variété des vécus de la situation d’obésité. C’est en particulier le rapport au corps et les expériences en termes d’activité physique qui sont explorés pour comprendre comment l’obésité est associée à un non-engagement, un faible engagement ou un dés-engagement de la pratique d’activité physique. La question des configurations dans lesquelles un engagement ou un ré-engagement dans une pratique physique régulière pour des populations sédentaires semble possible, est ensuite examinée. La discussion montre que si un engagement régulier et pérenne dans une activité physique suppose une transformation profonde du mode de vie des personnes concernées, la dimension collective de ce changement est trop rarement prise en compte.
Reçu le 4 décembre 2012-Accepté le 13 mai 2013 Résumé. La fréquentation des systèmes de soins et d'aides, et la dépendanceà leurégard, n'at-elle pas des effets sur les modes de subjectivation ? Le traitement statistique des données d'une enquête nationale sur les personnes vivant avec le VIH montre comment l'intériorisation des ((bonnes pratiques)) dans le cadre d'une carrière de ((malade chronique)), est favorisée par la visibilité du VIH et participe d'un processus de production sociale du corps vulnérable. Nos résultats montrent que le recours aux aides sanitaires produit une forme d'assujettissement aux modèles de prise en charge diffusés par le monde biomédical, repérable notamment au travers du mode d'investissement dans les activités physiques et sportives.
Here is how Cédric sees people eating French fries, six month after entering a bodybuilding training room: « If I give it greasy food (speaking about his body), I run the risk of being nauseated by these chips and the organism will not miss out on the chance of stocking all this unhoped for fat, which would ruin 5 weeks of daily efforts. Ridiculous! ». Certain foods become a source of aversion; eating is no longer a pleasure. These words are even more surprising when discovering Cédric’s dietary habits. Indeed, he eats alternatively 33 grams of plain rice and then, one hour later, 100 grams of chicken, which he repeats 16 times a day. In order to stay awake, he takes pure caffeine, in addition to the usual products: vitamins and food supplements. How is such a fast change in food tastes and distastes possible? How does it occur? This can only be understood by examining the logic that governs the world of bodybuilding. Each aspect of life is reorganized around one single aim: maximal muscular development. Thus, increasing muscular mass is the ultimate aim of bodybuilders, which means that pleasure can only come from activities that bring them closer to this aim. Eating becomes a completely instrumental activity; bodybuilders speak of « nutrimentation ». Phases of drastic dieting are followed by calorific orgies. These modifications are the result of the continuous inculcation of puritan ethics which progressively organize every aspect of their life.
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