Cet article porte sur un domaine d'intervention du gouvernement du Québec, la culture. Il traite plus précisément des acteurs, des enjeux et des événements qui ont concouru à l'adoption par l'Assemblée nationale, en décembre 1992, de la Politique culturelle du Québec~que nous appellerons la Politique pour les fins de ce texte!. Débattue puis adoptée au cours d'une période particulière de l'histoire canadienne, celle du débat constitutionnel déchirant des années 1980 et du début des années 1990, cette politique québécoise a suscité l'adhésion d'un grand nombre d'associations, d'organisations et de groupes issus de différents milieux de la société.Au terme du processus ayant mené à son adoption, la Politique a conduit à une révision en profondeur des modes d'intervention publique dans le domaine de la culture au Québec. Tout d'abord, elle a transformé la vocation du ministère des Affaires culturelles~MAC! : jusque-là axé sur la gestion, ce ministère devint dès lors responsable des grandes orientations. Dans le but d'assurer à l'action culturelle du gouvernement du Québec un nouveau rôle horizontal, le mandat du ministère fut élargi afin d'inciter une vingtaine de ministères et de sociétés d'État, ainsi que les autres partenaires, à couvrir le champ culturel dans le cadre de leurs responsabilités. Bien qu'inspirée par une pratique française qui a cours à l'époque, c'est une réorientation stratégique majeure pour le MAC. Puis, la Politique a imposé une décentralisation fonctionnelle du soutien aux arts grâce à la création du Conseil des arts et des lettres du Québec CALQ!, ce bras séculier~arm's length! réclamé depuis quarante ans par
Le Québec et le Canada présentent une diversité géographique, climatique, économique et démographique, mais également une variété de leurs patrimoines qui rend compte de leur histoire, de leur culture, mais aussi de la construction et de l’affirmation d’une identité respective, laquelle s’est traduite depuis la fin du XIXe siècle dans (et par) des politiques culturelles et patrimoniales. Souvent imprégnées de valeurs symboliques identitaires propres aux deux grandes communautés linguistiques et s’appuyant sur l’affirmation et la reconnaissance des sociétés québécoise et canadienne, ces politiques sont liées à l’histoire sociodémographique et politico-économique du pays. L’objectif central du présent article est de rendre compte de ces constructions identitaires à travers les politiques culturelles et patrimoniales, tout en faisant état de leur complémentarité et distinction. Il vise à faire un rappel historique des principales interventions gouvernementales québécoises et canadiennes (essentiellement de niveau fédéral) dans le domaine du patrimoine et, ce faisant, de souligner comment ces interventions sont venues renforcer les identités québécoise et canadienne au fil du temps.
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