“…La différenciation des phonèmes serait possible chez les élèves atteints de surdité (Musselman, 2000), grâce à l'exploitation de leurs capacités auditives résiduelles, à la lecture labiale (qui permet de découper les phonèmes en actions motrices), aux signaux dactylologiques (qui constituent une sorte d'alphabet manuel) et à la langue parlée complétée (LPC : un système de codification pour les voyelles et les consonnes qui combine des configurations manuelles et des emplacements sur le visage). La qualité des représentations phonologiques résultantes semble dépendre étroitement des différenciations phonémiques réalisées par les moyens analytiques dont l'élève dispose et de la qualité de ses productions orales; il reste que ces différenciations sont possibles (Daigle & Armand, 2008;Leybaert & Alegria, 1993). Chez les élèves qui ont atteint un certain niveau de différenciation phonémique, les habiletés métaphonologiques constituent des indicateurs significatifs pour prédire le rendement ultérieur en lecture (Colin, Magnan, Écalle, & Leybaert, 2007;Daigle, Berthiaume, & Demont, 2011;Mayberry, del Giudice, & Lieberman, 2011).…”