“…Dans le contexte calédonien, on observe -au-delà de la diversité des aires coutumières et linguistiques ou des espaces plurilingues -des oppositions binaires assez systématiques. Le français est opposé en particulier aux langues kanak (Fillol et Vernaudon, 2004), les français « locaux » au français « scolaire », sous l'hégémonie, pourrait-on dire, d'une idéologie normative vis-à-vis du français, mais aussi des langues kanak et, dans le même temps, d'une idéalisation des langues autres (Colombel, 2012 ;Diainon, 2018 ;Kasovimoin, 2018), d'une vision puriste à l'égard des variétés de langues kanak (Razafimandimbimanana et Wacalie, 2018) et plus largement océaniennes (Dotte et al, 2017), qui (re)produisent des formes d'insécurité linguistique. Grâce à différents travaux en sociologie, en anthropologie, en psychologie et en sciences du langage : « (…) nous savons maintenant que l'apprenant de langue(s) n'est pas une tabula rasa, mais bien un sujet social pluriel (Laplantine, 1994 ;Lahire, 1998) Si les espaces éducatifs et formatifs sont des espaces où se côtoient une diversité de répertoires plurilingues et de savoirs pluriculturels, tous ne bénéficient pas de la même reconnaissance et légitimité au sein des espaces académiques (Fillol et al, 2018b).…”