Cet article interroge les velléités institutionnelles d'éducation aux risques naturels au sein du milieu scolaire des territoires d'outre-mer. D'une part, un rapport sénatorial de juillet 2018 insiste sur l'importance du milieu scolaire comme terrain privilégié de l'éducation aux risques. D'autre part, les pouvoirs publics affichent depuis le début des années 2000 une volonté forte d'adapter les programmes scolaires nationaux aux départements et régions d'outre-mer afin de répondre à leurs spécificités locales. Jusqu'à quel point ces deux injonctions institutionnelles sont-elles compatibles et conciliables dans des régions très exposées aux risques naturels ? L'article permet de questionner l'articulation entre le modèle scolaire national et les réalités locales, mais aussi entre les savoirs scientifiques, les savoirs gestionnaires et opérationnels et les savoirs vernaculaires locaux, à partir d'une analyse des manuels scolaires et d'enquêtes de terrain réalisées en Polynésie française et à Saint-Martin.
Cet article vise à interroger les « savoirs d'usage » des risques côtiers dans un contexte de changement climatique. Prenant le contre-pied d'une définition institutionnelle et normative de la culture du risque, nous cherchons à identifier quelles formes et contenus peuvent recouvrir les savoirs des habitants et élus des territoires côtiers au sein du Parc Naturel Régional d'Armorique dans le Finistère. Par le biais d'ateliers participatifs organisés dans cinq communes, nous identifions quatre catégories de savoirs d'usage : les savoirs descriptifs qui témoignent du fonctionnement habituel du territoire, les savoirs sentinelles construits autour d'observations de changements autour d'enjeux territoriaux, les savoirs de l'agir mobilisés en cas de crises qui peuvent soit être auto-construits et individuels, soit plus formalisés et collectifs. Nous discutons enfin de l'intérêt d'une prise en compte de ces savoirs dans les politiques locales et dans les documents réglementaires de gestion des risques côtiers de type Plan de Prévention des Risques Littoraux. En dernier lieu, nous verrons comment cette expérimentation autour des ateliers et de la cartographie participative peut contribuer à des réflexions critiques sur la culture du risque. Mots clés : savoirs d'usage, culture du risque, risques côtiers, changement climatique This article aims to identify the "usage knowledge " of coastal risks in a context of climate change. Conversely the insitutional and normative definition of risk culture, we seek to identify the inhabitants knowledges of coastal territories. Through participatory workshops organised in five communes within the ARNP (Armorik Regional Natural Park) in France, four categories of usage knowledge are described. « Descriptive knowledge » is linked to the habitual functioning of the territory; « observation knowledge » is built around the changes of territorial stakes; in case of crises, « knowledge of "doing » are mobilized that can either be selfconstructed and individual, or more formalized and collective. Then, a debate on the interest of integrating knowledge in the coastal risk policy documents, such as the Coastal Risk Prevention Plan is studied. Finally, critical reflections on risk culture is driven thought this experimentation around workshop and participatory mapping.
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