Les connaissances cachées développées par la lecture et l'écriture électronique extrascolaires : enjeux pour la didactique du français

Explorer les compétences rédactionnelles au lycée professionnel

“…Ces compétences, qu'à la suite de [11][12][13], nous qualifiions d'ignorées, gagneraient sans doute à être valorisées, d'abord parce qu'elles participent d'une réelle compétence professionnelle : l'efficacité dans la communication, ensuite parce que leur valorisation pourrait améliorer le rapport à l'écrit de ces mêmes élèves, en réduisant un potentiel sentiment d'insécurité scripturale. Ces compétences ignorées et inégalement partagées par les élèves pourraient donc constituer un levier didactique en ce qu'elles renforceraient la motivation des élèves et pourraient, en étant retravaillées en classe, être consolidées et transférées dans d'autres domaines.…”

“…En effet, comme l'a bien identifié Colin [10] lors de son analyse de discours d'enseignants de cycle 3, les enseignants se focalisent souvent sur les aspects rédactionnels les plus formels, liés à la « maitrise de la langue », éléments qui font parfois défaut aux élèves de lycée professionnel. Or ces élèves, comme tous les adolescents, disposent à l'égard de l'écrit de compétences « ignorées à au moins trois titres : soit parce que les sujets ignorent qu'ils les possèdent, soit parce que l'institution n'en a pas connaissance ou encore parce que les sujets, bien qu'ils aient certaines connaissances, ne les mobilisent pas dans un cadre institutionnel où elles ne sont pas reconnues » [11]. L'absence de reconnaissance évoquée est due en partie au fait que ces compétences sont construites en dehors du temps et des supports scolaires.…”

“…L'absence de reconnaissance évoquée est due en partie au fait que ces compétences sont construites en dehors du temps et des supports scolaires. Elles sont cependant transférables ou transposables dans l'univers scolaire, comme le montre Elalouf [11] en soulignant que, lors de l'enquête internationale PISA en compréhension de l'écrit de 2009, où les élèves ont pour la première fois passé des épreuves à la fois sur support papier et sur support numérique, cette dualité a permis une comparaison de la quantité et de la qualité des réponses qui montre un avantage assez constant pour le support numérique.…”

“…Nous avons mentionné que Colin [10] a pu observer dans le discours d'enseignants de 3ème cycle primaire une tendance à se focaliser sur la « maitrise de la langue ». Si l'on s'intéresse aux performances des élèves de notre corpus dans les domaines de la syntaxe, de l'orthographe ou du vocabulaire, on peut effectivement relever des défaillances, comme l'illustrait (11), qui combine une tournure peu heureuse et une erreur orthographique :…”