L’expérience maternelle et la consommation de substances psychoactives1

Abstract

L‘article présente certains résultats d’une recherche empirique, menée selon une approche à la fois quantitative et qualitative, auprès de femmes ayant récemment accouché et consommatrices de substances psychoactives. L’objectif de cette recherche était d’améliorer les connaissances sur l’expérience de ces femmes pour soutenir le développement de services pouvant répondre adéquatement à leurs besoins. Les données indiquent, d’une part, que ces femmes ont vécu dans l’enfance et pendant leur adolescence des expériences qui les ont marquées négativement et, d’autre part, que pour la majorité d’entre elles, la naissance de leur enfant apparaît comme une occasion de changer le cours des choses.This article presents results drawn from an empirical research on a sample of mothers suffering from drug abuse who had recently given birth. Using a combined quantitative and qualitative approach, this study’s main objective was to better our understanding of these women’s experience in order to identify keys for intervention. Data indicate, on one hand, that the participants had been through negative experiences in their childhood and in their adolescence and, on the other hand, that for most of them the birth of their child appeared as an opportunity to change the course of things

The “Deviant Good Mother”

“…Mothers of our sample see motherhood not only as an incentive to change (De Koninck et al, 2003; Ferraro & Moe, 2003; Haight et al, 2009) but also, and mainly, as an opportunity to heal their wounded maternal identities and fulfill their unmet emotional needs. In Coyer (2000), addicted women reported that they had trouble building a maternal identity because of the abuse and neglect they had experienced.…”

“…Studies on the motherhood experience of substance-using women usually fall into two distinct categories. The first shows some evidence that the responsibilities of motherhood and social expectations toward mothers can motivate such women to curtail their use of drugs and make other positive lifestyle changes (Boyd, 1999; De Koninck, Guyon, & Morissette, 2003; Dunlap, Stürzenhofecker, & Johnson, 2006; Ferraro & Moe, 2003; Haight, Carter-Black, & Sheridan, 2009; Hardesty & Black, 1999; Taylor, 1998). Other studies show that for many women, drug use continues to influence their experience of motherhood.…”

“…Other studies show that for many women, drug use continues to influence their experience of motherhood. Some try to stop or reduce their drug use when they become mothers, but many cannot sustain these changes (De Koninck et al, 2003; Dunlap et al, 2006). For many women, substance abuse continues to be part of their daily lives even after their children are born.…”

Grossesse et usage de substances psycho-actives non médicamenteuses

“…Malgré que leur scolarité soit peu avancée, un constat relevé également par d'autres études montre [5,[27][28][29] : 47,1 % des femmes consommatrices de substances psychoactives de notre échantillon sont actives professionnellement. Cela peut paraître étonnant, mais s'explique tout simplement par le fait qu'elles sont contraintes de travailler pour subvenir à leurs besoins de consommation, en absence d'aide familiale et sociale.…”

“…Une autre caractéristique des femmes consommatrices de substances psycho-actives est le fait qu'elles seraient plus susceptibles que les autres femmes, et même que les consommateurs masculins, d'avoir subi des abus sexuels, physiques ou émotionnels lorsqu'elles étaient enfants [7,25,29,31,32]. D'après les écrits de Hutchins, 28 % à 44 % des femmes consommatrices de substances psycho-actives ont été victimes d'inceste, taux qui se compare à 5 % dans la population générale [30].…”