Itinéraires thérapeutiques dans la société contemporaine

Abstract

T'as l'impression que, tu vois il ferme les yeux, bon les mains sont placées sur toi, à des endroits de ton corps, et il touche ton corps et à la fin du truc, c'est comme s'il avait regardé dans une boule de cristal, sur un problème que t'as, il tombe dedans, c'est fou, je te jure, c'est dingue hein… Il le trouve comme ça, c'est pas dans le discours hein, il le trouve… physiquement… » Max, 38 ans. Diversité et complexité dans l'offre de soins contemporaine 1 En ce début de XXI e siècle, la diversité des offres thérapeutiques est un fait avéré. Les plaques dorées au fronton des immeubles ne signalent plus seulement médecins, kinésithérapeutes et autres diplômés d'État, mais affichent une incroyable diversité de « spécialistes ». On peut, aujourd'hui, consulter des ostéopathes, des chiropracteurs, des homéopathes, des acupuncteurs, ceux-ci étant bien identifiés et installés dans l'offre thérapeutique des villes modernes. D'autres sont présents également, mais sont peut-être moins clairement repérés : comme les psycho-relaxologues, les énergéticiens, les naturopathes, les innombrables psychothérapeutes, les somatothérapeutes, les écothérapeutes, les iridologues, les réflexologues, les guérisseurs… La liste semble s'enrichir régulièrement. Pour les localiser, deux catégories ont d'ailleurs été créées dans l'annuaire téléphonique français : les « psychothérapeutes », et les « soins hors d'un cadre réglementé ». Elles se chevauchent largement, mais permettent de trouver les soignants « d'un autre type ». On peut noter également, au gré de ces affichages, que nombre de médecins, kinésithérapeutes et psychologues associent aujourd'hui Itinéraires thérapeutiques dans la société contemporaine Corps et culture, Numéro 5 | 2000

Variety and variation in lived worlds: Defining and exploring a new marketing research agenda based on an ethnography of complementary and alternative medicine consumption

“…Their acts of care come from elsewhere, and CAMCs’ discourses are filled with references to gifts – to extraordinary capacities for accessing the invisible, singular abilities to sense and feel energies, and so on. The result is what Marcellini et al (2000) also note: “a whole mythology of the sorcerer,” mediating another world reality (cf. Table 7).…”

Variété et variations des mondes vécus : définition et exploration d’un nouveau programme de recherche en marketing, à partir d’une ethnographie de la consommation de médecines alternatives et complémentaires

“…Ses actes de soin relèvent d'un ailleurs et les discours des CMAC sont peuplés de références à des dons -à des capacités extraordinaires d'accès à l'invisible, des capacités singulières à sentir et ressentir les énergies, etc. On voit alors se déployer ce que notent aussi Marcellini et al (2000) : « toute une mythologie du sorcier », médiateur avec une autre réalité du monde (cf tableau 7). A l'analyse des discours, deux profils de CMAC se distinguent, selon leur rapport vécu à ce que Descola définit comme l'hégémonisme du naturalisme.…”

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“…Selon les motifs de consultation, les contextes et les cultures, il peut constituer un premier ou un dernier recours (Favret-Saada 1977 ;Kessler-Bilthauer 2013). Mais ce type de thérapeutes intervient plus généralement de façon complémentaire et simultanée comme le montrent les nombreux travaux scientifiques portant sur la complexité des trajectoires de soin au sein d'une offre médicale vaste et plurielle qui se déploie en France (Benoist 1996 ;Marcellini et al 2000). Traitant le malêtre, la maladie et l'infortune, ces thérapeutes non conventionnels exécutent avec application des séances de divination, des rituels de guérison et des désenvoûtements qui mêlent des actes magiques, des références religieuses et des conceptions biomédicales.…”

“…Car, faut-il le rappeler, la biomédecine, également appelée médecine conventionnelle, ne s'est consolidée en France qu'au XIX e siècle grâce à l'obtention du monopole de l'exercice de la médecine et de la gestion de la santé et de la maladie. Cette exclusivité n'a pas empêché d'autres dispositifs de soins de coexister et de persister à la marge de la médecine officielle (Marcellini et al 2000).…”