Résumé Cette recherche examine comment les individus se connectent à la nature et comment différentes perceptions de continuité ou de discontinuité avec des non-humains influencent leurs habitudes de consommation. En s’appuyant sur la remise en question de la distinction traditionnelle entre nature et culture proposée par Descola en 2005, cette étude met à l’épreuve empiriquement le concept d’« hybridité ontologique » introduit par les auteurs. A l’aide de données qualitatives recueillies auprès de 25 consommateurs, l’analyse révèle le processus par lequel des ontologies non-naturalistes pénètrent l’ontologie dominante, qui sert d’arrière-plan critique à ces infiltrations. Sous l’impulsion d’événements déclencheurs, ces infiltrations produisent des ontologies hybrides à l’origine de changements dans les pratiques de consommation. Nous discutons les perspectives offertes par ces infiltrations ontologiques pour le marketing et la société dans son ensemble.