Les habitations Galliffet, situées dans la riche et prospère colonie de Saint-Domingue, regroupaient, en 1775, plus d’un millier d’esclaves sur trois grandes habitations sucrières à Petite-Anse et deux habitations caféières à Grande-Rivière. Le Marquis de Galliffet en avait confié la gestion à un « procureur-gérant », scrupuleux et attentif à la bonne administration, d’où l’existence d’un inventaire détaillé indiquant les liens conjugaux et de nombreux liens de filiation. Il apparaît que la très grande majorité des esclaves partageaient des liens de parenté et que les individus isolés et sans parents étaient généralement minoritaires. Le mariage était assez commun sur les habitations sucrières, créolisées et proches de l’église, mais exceptionnel sur les habitations caféières, isolées et de constitution récente. La nuptialité n’avait cependant pas d’impact net sur le niveau de natalité, les couples se formant au préalable, le plus souvent vers l’âge de vingt ans.