Nous étudions dans cet article un emploi particulier du verbe faire , équivalent approximatif de dire introduisant un discours représenté (DR), dans un sous-corpus d'ESLO (« Enquêtes sociolinguistiques à Orléans ») d'environ un million de mots, constitué à parts égales d'enregistrements ef ectués à 40 ans d'intervalle (ESLO1 et ESLO2). Une première analyse contrastive des occurrences de DR avec faire en micro-diachronie révélera l'émergence récente de cette structure, notamment dans des genres interactionnels informels chez des locuteurs jeunes. Parallèlement à l'approche micro-diachronique, nous avons procédé à une étude des DR avec faire dans une perspective synchronique, en analysant leurs valeur et variation en contexte interactionnel. On y montrera que cet emploi particulier de faire , qui ne peut pas être systématiquement paraphrasé par dire , présente par rapport à ce dernier une prévalue pragmatique qui consiste à présentii er, en le mimant et le rejouant, l'acte de parole représenté. Le procédé, parallèlement à sa fonction rhétorique qui favorise une écoute active et une implication chez l'interlocuteur, permet au locuteur de mettre à l'abri l'enjeu argumentatif sous-jacent.