L'Islam dans les cours de « Langue et Culture d'Origine » : le procès
Françoise LORCERIE
Dans les écoles françaises, l'enseignement des langues et cultures d'origine relevant des pays du « monde musulman » n'est certainement pas le cheval de Troie introduit dans la citadelle de l'intégration pour mieux la réduire. Les bruits qui courent sur l'islamisme des cours, sur l'intégrisme des enfants et des maîtres, renvoient plus probablement à un phénomène de rumeur, nourri de très anciens fantasmes d'altérité qu'à la réalité, laquelle semble à l'ordinaire des plus banales, et assez triste. Après avoir recensé les informations disponibles, l'article tente de décrire, du point de vue de la place qu'ils font à l'islam, les cadres normatifs et systèmes d'attentes qui déterminent, par hypothèse, la mise en œuvre concrète du dispositif. Six aspects sont passés en revue : les systèmes juridico-politiques des pays d'origine, les normes institutionnelles des pays d'origine, les politiques des pays d'origine relatives à leur émigration, les normes politiques et institutionnelles françaises, les attentes des populations cibles, et les attentes des élèves, — en essayant de tenir compte, dans la mesure des informations disponibles, des différences entre pays concernés. Leur superposition limiterait à peu de choses la présentation de l'Islam dans les cours de LCO, même si l'environnement était moins hostile.