Dans l’ouest du Burkina Faso, des laiteries se heurtent à un problème d’approvisionnement en lait local, car la production est faible, saisonnée, atomisée et coûteuse à collecter. Cette étude a eu pour objectif d’identifier des leviers pour augmenter la production et réduire la saisonnalité. Elle a été réalisée chez 18 polyculteurs-éleveurs de la région des Hauts-Bassins impliqués dans la production de lait. Une analyse multivariée basée sur des variables de structures, de fonctionnement et de performance des exploitations a permis d’identifier cinq types de polyculteurs-éleveurs impliqués dans cette production : « les allaitants » à faible niveau d’intrants et à orientation pastorale à grands effectifs de vaches (T1), à effectifs moyens (T2) ; les allaitants à orientation agropastorale (T3) ; les laitiers spécialisés et à visée commerciale ayant peu recours aux fourrages verts (T4), ou à forte utilisation de fourrage vert (T5). Les types T1 et T2 se caractérisaient par une alimentation quasi exclusive au pâturage en toute saison, et un niveau de production de lait inférieur à deux litres par vache par jour au pic de lactation. Le lait issu de ces exploitations était faiblement commercialisé et rarement vendu aux laiteries. Les types T3 ont davantage eu recours aux fourrages secs et aux aliments, ce qui leur a permis d’améliorer leur production de lait commercialisée fréquemment en laiterie (env. 2 L/vache/jour au pic de lactation). Les types T4 et T5 se caractérisaient par un recours à des races améliorées, et une utilisation importante de fourrages et d’aliments achetés toute l’année, leur assurant une production de lait plus élevée (5–13 L/vache/jour au pic de lactation). Ces exploitations vendaient leur lait en totalité à la laiterie. Nos résultats soulignent que la production était fortement pénalisée par une alimentation trop pauvre en aliments et en fourrages de qualité, et que la saisonnalité des mises bas aggravait la chute de production en fin de saison sèche.
Résumé -Dans les exploitations de polyculture-élevage du Burkina Faso, les producteurs ont des difficultés à mettre en oeuvre des projets d'élevage familiaux (PEF) qui répondent à leurs attentes en termes de revenus et de services. La présente étude vise à rechercher et à expliquer les causes de ces faiblesses. L'étude a été réalisée dans l'Ouest du Burkina Faso sur des PEF concernant des bovins. Elle a permis de montrer que tous les producteurs avaient des idées de PEF en tête. Un suivi a été réalisé sur des PEF de bovins de trait, de bovins à l'engraissement et de vaches laitières durant les étapes de conception puis d'exécution des PEF. Il en ressort que la majorité des PEF ont échoué avant même leur mise en oeuvre, par manque de réalisme et de préparation. Ceux mis en place présentaient d'importantes faiblesses dans la maîtrise de l'alimentation, ce qui diminuait leur rentabilité. Ce diagnostic a permis d'établir les principes d'une démarche de conception pas à pas des PEF impliquant fortement le producteur, lui permettant de mieux calibrer et de mieux préparer le PEF, et de mieux gérer l'alimentation des animaux durant la mise en oeuvre du PEF. Mots clés : projets d'élevage familiaux / conception / alimentation / Burkina FasoAbstract -Fragility of family livestock projects in mixed farming systems in Burkina Faso. In mixed farming systems in Burkina Faso, farmers have difficulty to implement family livestock projects (FLPs) meeting their expectations in terms of income and services. This study aims to investigate and to explain the causes of these weaknesses. The study was implemented in western Burkina Faso on cattle FLPs. It showed that all farmers had FLP ideas in mind. A monitoring was performed on draft animals, cattle for fattening and dairy cows FLPs during the design and implementation steps. It showed that the majority of FLPs failed even before their implementation, due to lack of preparation or unrealistic objectives. The implemented FLPs have important weaknesses concerning feeding control, which reduce their profitability. This diagnosis enabled us to set up the principles of a PEF step by step co-design method, to assist farmers to better prepare their FLP, to better manage animals feeding during their implementation and to better evaluate the outputs of the FLP.
Dans les élevages laitiers de l’ouest du Burkina Faso, la production de lait est limitée par un déficit fourrager en saison sèche. Cette étude visait à évaluer la faisabilité et la potentialité des banques fourragères arbustives (BFA) pour complémenter l’alimentation des vaches laitières en saison sèche avec un fourrage de bonne valeur nutritionnelle. Un travail de coconception, d’installation et d’exploitation de BFA, composées de Leucaena leucocephala et de Morus alba, a été réalisé dans trois élevages de bovins laitiers de l’ouest du Burkina Faso. Les trois BFA ont été plantées à haute densité, avec 20 000 plants.ha-1, en juillet 2016. La croissance a été rapide durant les sept premiers mois (saison des pluies et début de saison sèche). Au jour de plantation (jp) plus sept mois, L. leucocephala mesurait 145 ± 11 cm et M. alba 143 ± 72 cm. Puis, durant la saison sèche, la croissance s’est ralentie. Les caractéristiques du sol, le manque de pluies et la faible profondeur des lits de plantation expliquaient les différences de croissance observées selon les sites expérimentaux. Les attaques de termites (BFA3) et le passage du feu (BFA1) ont affecté le développement des BFA concernées sans les anéantir. La production de biomasse sur BFA2 et BFA3, cumulée sur les trois coupes d’exploitation (jp+13, jp+15 et jp+17-18 mois), a été plus élevée avec L. leucocephala (8,2 ± 2,6 t MS.ha-1) qu’avec M. alba (1,8 ± 2,3 t MS.ha-1). Le coût d’installation et d’exploitation de 625 m² de BFA a été de 896 188 FCFA (environ 1350 €). Des solutions sont à trouver pour les rendre financièrement plus accessibles aux éleveurs.
Cette étude a été soutenue grâce au financement du projet Options d'intensification durable (AusAid, Coraf) et par une subvention de doctorat Aird/Cirad. RÉSUMÉ Au Burkina Faso, les producteurs ont des difficultés à satisfaire les besoins alimentaires de leurs bovins (boeufs de trait, vaches laitières, bovins à l'engraissement) en fonction de leur niveau de production et à certaines saisons. L'étude avait pour but de présenter un outil permettant de mieux gérer l'alimentation de lots de bovins, en prenant en compte la logique des pratiques d'alimentation des producteurs, tout en intégrant les références zootechniques permettant d'ajuster l'offre aux besoins alimentaires des animaux. Altrop est un calculateur permettant d'ajuster l'offre alimentaire proposée à un lot de bovins affectés à une production particulière aux besoins de ces derniers. Il permet de simuler des scénarios d'amélioration des stratégies d'alimentation, de voir rapidement les effets sur l'ajustement de l'offre aux besoins, et de calculer les stocks de fourrages et d'aliments nécessaires à la réalisation de ces scénarios. En réduisant les déséquilibres des pratiques d'alimentation, souvent observées chez les producteurs, Altrop permet d'améliorer la rentabilité des projets d'élevage familiaux.
Une grande majorité des polyculteurs éleveurs de l’ouest du Burkina Faso ont un projet d’élevage familial (PEF) en tête. Cependant, plus de la moitié des projets ne démarrent même pas. Parmi ceux mis en place, d’importantes faiblesses sont observées au niveau de la gestion de l’alimentation du bétail, ce qui compromet leur rentabilité économique. Cet article présente une démarche de conception et d’accompagnement de projet d’élevage familial (Capef) conduit en partenariat entre le producteur et un conseiller. Elle permet d’accompagner le producteur dans la préparation, l’exécution et l’évaluation de son projet. La démarche a été élaborée avec 10 producteurs qui avaient des PEF bovins de trait, bovins à l’engraissement ou vaches laitières en préparation. La Capef se déroule en quatre étapes : a) le diagnostic, b) le calibrage et la recherche d’options d’amélioration, c) la mise en œuvre et l’ajustement, et d) l’évaluation. Dans cette approche de conception d’accompagnement, les producteurs ont mis au point le PEF progressivement, en même temps qu’ils ont appris à le piloter, en réorganisant leur travail et l’allocation de leurs moyens de production. La Capef a aidé les producteurs à développer les apprentissages permettant la maîtrise des pratiques d’alimentation et des stratégies d’élaboration d’un projet d’élevage pour mieux le réussir. Pour le chercheur, elle a permis de comprendre la rationalité des éleveurs en participant avec eux à la construction et à la mise en œuvre de leur PEF.
Dans un contexte climatique de plus en plus contraignant, les ligneux fourrager jouent un rôle important pour les animaux et les populations en zone rurale. L’objectif de cette étude était d’apprécier la diversité de ligneux présents dans la zone nord-soudanienne du Burkina et caractériser les utilisations faites par les populations. Pour ce faire un questionnaire semi-ouvert a été administré à 120 personnes. 41 espèces à usages multiples ont été inventoriées. Il ressort huit catégories d’usages des ligneux à l’affouragement (18,3%), la fertilisation des sols (18%), le bois d’énergie (16,7%), la génération de revenus (14,53%), l’alimentation humaine (13,3%), la santé humaine (8,91%), la construction (8,88) et la santé animale (1,46%). Les feuilles et les fruits sont très prisés par les animaux (29-25%) et les hommes (8-19%). Tandis qu’en pharmacopée, ce sont les écorces (13%). Le Piliostigma reticulatum (5,9), Vitellaria paradoxa (5,6), Lannea microcarpa (4,9), Azadirachta indica (4,7), et le Tamarindus indica (3,8) ont les valeurs d’usage et les indices de vulnérabilité les plus élevés (IV> 2,5). La régénération naturelle est le mode courant de gestion des ligneux. En somme les ligneux ont une grande importance pour les populations, mais elles subissent une forte pression anthropique qui menacent leur survie. English title: Ethnobotanical study of the use of fodder plants in the commune of Guibaré in Burkina Faso In a context of climate variability and change, increasingly constraining, fodder trees play an important role for animals and populations in rural areas. The objective of this study was to assess the diversity of woody plants present in the northern Sudanian zone of Burkina Faso and to characterize the uses made by the populations. To this end, a semi-open questionnaire was administered to 120 people. 41 multiple-use species were inventoried. Eight categories of use of woody plants emerged: fodder (18.3%), soil fertilization (18%), energy wood (16.7%), income generation (14.53%), human food (13.3%), human health (8.91%), construction (8.88%) and animal health (1.46%). The leaves and fruits are highly valued by animals (29-25%) and humans (8-19%). While in pharmacopoeia, it is the barks (13%). Piliostigma reticulatum (5.9), Vitellaria paradoxa (5.6), Lannea microcarpa (4.9), Azadirachta indica (4.7), and Tamarindus indica (3.8) have the highest use values and vulnerability indices (IV> 2.5). Natural regeneration is the common way of managing woody plants. In sum, woody plants are of great importance to the populations, but they are under strong anthropic pressure that threatens their survival.
La présente étude a eu pour but d’évaluer les effets de la substitution des graines torréfiées de soja (Glycine max) par celles de niébé (Vigna unguiculata) et du niveau de protéines alimentaires sur les performances zootechniques et la rentabilité économique des poulets de race locale (Gallus gallus) au Burkina Faso. Trois cents poussins de race locale de 12 jours d’âge ont été répartis en 12 lots de 25 sujets chacun. Quatre régimes alimentaires incorporant des graines de niébé ou de soja et ayant des niveaux protéiques différents pour le démarrage et la croissance et finition ont été préparés. Les paramètres zootechniques (poids vif, gain pondéral, ingéré et indice de consommation), et la mortalité ont été relevés une fois toutes les deux semaines du 12e au 138e jour d’âge. Au 138e jour, quatre sujets (deux mâles et deux femelles) de chaque lot ont été abattus afin d’évaluer les caractéristiques des carcasses et des organes sélectionnés. Une évaluation de la rentabilité comparée des différents régimes a été faite. La substitution des graines torréfiées de soja par celles de niébé n’a pas eu d’effet dépressif sur les performances zootechniques ni sur les paramètres d’abattage du poulet local. De même, l’utilisation de ces graines n’a pas dégradé la rentabilité économique. Enfin, l’augmentation du taux de protéines dans les régimes a amélioré significativement (p ≤ 0,05) les gains de poids et a permis de réduire la durée d’élevage des poulets de ces régimes de deux semaines environ.
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