L’acte de création d’Arnold Schoenberg permet de s’interroger sur son rapport au savoir. Plusieurs éléments laissent supposer qu’il y a eu pour le compositeur une mutation dans son rapport au savoir. Arnold Schoenberg a rigoureusement étudié les compositeurs du passé. S’il en retire un précieux enseignement, il repère très tôt un manque dans le savoir qui ne lui permet pas l’expression du réel de ses sentiments. Dès lors Schoenberg ne cessera de suivre ce qu’il nomme une nécessité intérieure jusqu’à s’inventer son propre style. Son génie lui permettra de transformer et de subvertir la musique des anciens, jusqu’à inventer une harmonisation nouvelle, la gamme dodécaphonique puis sa musique sérielle.
Ce qu’on appelle néo-libéralisme est loin de se réduire à une simple option économique. Il convient de prendre la mesure de son impact sur notre civilisation elle-même. D’une part il produit une nouvelle anthropologie à travers laquelle les sujets sont invités à se penser ; d’autre part il enrôle les disciplines académiques (psychologie, psychiatrie, économie, etc.) pour fabriquer la théorie de ce « nouvel individu » nécessaire à son développement et à son maintien ; enfin il pré-interprète en fonction de son idéologie les dysfonctionnements et autres incidences psychiques en aléas à éradiquer. De sorte que le clinicien se trouve devant un dilemme : participer à l’adaptation au monde de la globalisation et cultiver cette anthropologie qui débouche à terme sur l’effacement de toute clinique du sujet ou restaurer et accueillir la dimension de symptôme jusqu’à lui rendre sa fonction d’objection au formatage par quelque Autre que ce soit, et se retrouver lui-même dans une position symptomatique. Or, les réformes actuelles en Europe (et en tout cas en France) en matière de « santé mentale » semblent traquer cette position aussi bien à l’hôpital, dans l’éducation, que dans la justice : comment penser sinon une issue du moins une position éthique ?
Réexamen de la méthodologie freudienne pour une recherche en psychanalyse aujourd'huiL'introduction et le développement de la psychanalyse dans les universités ont entraîné du côté des psychanalystes impliqués dans l'institution universitaire un intérêt renouvelé pour la recherche. Or, ajuster le questionnement et l'heuristique psychanalytique aux exigences des discours scientifique et universitaire ne va pas de soi. La mise en place et la direction de ces recherches se heurtent donc d'emblée aux problèmes de méthodologie. Disons, pour faire court, comment opérer entre les réquisits pour produire un savoir sur le général et la visée de la singularité. Tiraillée entre les méthodes quantitatives et qualitatives, la recherche en psychanalyse ne peut se contenter de l'usage exclusif de l'une ou de l'autre. D'un côté, l'approche quantitative n'est pas adéquate pour l'abord de ses objets d'investigation, de l'autre les approches qualitatives se heurtent souvent sur le roc de la singularité de chaque cas, obstacle s'il en est à la régularité et à la généralisation. Cet article se propose de réexaminer la logique freudienne de la recherche et d'en extraire quelques conséquences par rapport à la position du chercheur dès lors qu'il conçoit sa recherche et la réalise sur le fonds de l'hypothèse de l'inconscient.
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