Deux techniques permettent le repérage systématique du système central d’une représentation sociale: la technique de la mise en cause (MEC) et le modèle des schèmes cognitifs de base (SCB). Malgré cet apport, ces techniques présentent des inconvénients: la MEC, de par son principe de double négation, et les SCB, de par la longueur de passation. Une nouvelle technique a été développée: le test d’indépendance au contexte (TIC). Elle vise à rendre compte des caractères trans-situationnel ou contingent des éléments représentationnels, tout en présentant un moindre coût cognitif perçu. Deux objets de représentation ont été étudiés auprès d’une population étudiante. Les résultats révèlent que le TIC paraît, aux participants, cognitivement moins coûteux que la MEC. De plus, le TIC permet un repérage du noyau central identique à celui offert par la MEC.

Background We investigated the impact of the COVID-19 crisis on mental health of professionals working in the intensive care unit (ICU) according to the intensity of the epidemic in France. Methods This cross-sectional survey was conducted in 77 French hospitals from April 22 to May 13 2020. All ICU frontline healthcare workers were eligible. The primary endpoint was the mental health, assessed using the 12-item General Health Questionnaire. Sources of stress during the crisis were assessed using the Perceived Stressors in Intensive Care Units (PS-ICU) scale. Epidemic intensity was defined as high or low for each region based on publicly available data from Santé Publique France. Effects were assessed using linear mixed models, moderation and mediation analyses. Results In total, 2643 health professionals participated; 64.36% in high-intensity zones. Professionals in areas with greater epidemic intensity were at higher risk of mental health issues (p < 0.001), and higher levels of overall perceived stress (p < 0.001), compared to low-intensity zones. Factors associated with higher overall perceived stress were female sex (B = 0.13; 95% confidence interval [CI] = 0.08–0.17), having a relative at risk of COVID-19 (B = 0.14; 95%-CI = 0.09–0.18) and working in high-intensity zones (B = 0.11; 95%-CI = 0.02–0.20). Perceived stress mediated the impact of the crisis context on mental health (B = 0.23, 95%-CI = 0.05, 0.41) and the impact of stress on mental health was moderated by positive thinking, b = − 0.32, 95% CI = − 0.54, − 0.11. Conclusion COVID-19 negatively impacted the mental health of ICU professionals. Professionals working in zones where the epidemic was of high intensity were significantly more affected, with higher levels of perceived stress. This study is supported by a grant from the French Ministry of Health (PHRC-COVID 2020).

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Cet article concerne la mesure de l’épuisement professionnel chez les professions à caractère relationnel par le biais de l’échelle la plus fréquemment utilisée : le Maslach Burnout Inventory – Human Services Survey (MBI-HSS). Il traite tout d’abord de sa structure factorielle (test du modèle en trois facteurs corrélés) et de la pertinence de l’inclusion ou non-inclusion de d’accomplissement personnel (réduit) dans la définition théorique de ce syndrome ainsi que dans sa mesure. En lien avec ces deux questions, sont également examinées la possibilité d’un « effet de formulation » dans les réponses obtenues (i.e., biais de mesure induit par l’usage d’items connotés négativement pour deux dimensions et par l’usage d’items connotés positivement pour la troisième), ainsi que la suppression éventuelle d’items posant régulièrement question dans la littérature. Un grand échantillon (N = 2357) de professionnels de santé français (médecins, infirmiers, aides-soignants notamment) a répondu à la version française du MBI-HSS. Un sous-échantillon (n = 1824) a également répondu au General Health Questionnaire en 12 items (GHQ-12), échelle permettant le dépistage préliminaire de troubles mineurs de l’état de santé psychologique. Une analyse factorielle exploratoire a été d’abord utilisée (méthode d’extraction des axes principaux et rotation de type oblimin direct), suivie du test de quatre modèles théoriques en analyse factorielle confirmatoire sur des versions complète (22 items) et abrégées (19, 18 ou 17 items) de l’échelle. Une procédure de validation croisée a été utilisée pour évaluer l’invariance de ces modèles sur deux sous-échantillons aléatoirement constitués. Le GHQ-12 a été utilisé afin de tester la validité nomologique des trois sous-échelles de l’outil. Les résultats confirment la structure tri-factorielle, mais remettent en question l’inclusion de l’accomplissement personnel dans la conceptualisation et la mesure de l’épuisement professionnel. Cependant, cette conclusion est mitigée par la présence avérée d’un « effet de formulation » (l’ajout d’un facteur latent associé à tous les items négatifs améliore l’ajustement aux données). Celui-ci nuit dès lors à la mise en évidence des « vraies » relations entre construits (biais dans le test du modèle tri-factoriel théorique). De ce fait, le développement d’une nouvelle version du MBI-HSS utilisant des échelles bipolaires est recommandé, option méthodologique pouvant permettre de lever cette ambiguïté. Enfin, ces analyses indiquent que la suppression de deux à cinq items est requise pour optimiser l’outil, une version en 17 items apparaît en tous les cas plus adaptée dans un contexte français (suppression des items 6, 12, 13, 16 et 22).

Résumé Les deux recherches présentées se situent dans la perspective structurale des représentations sociales. Des travaux ultérieurs ont aboutis à la conclusion selon laquelle les éléments centraux sont « normatifs » (exprimant ce que doit être l’objet) plutôt qu’« inconditionnels » (exprimant ce qu’il est de façon certaine). Dans une première expérience, on montre que les éléments centraux Prioritaires sont inconditionnels alors que les centraux Adjoints sont normatifs. Ensuite, une seconde expérience valide l’hypothèse suivante : au sein du système périphérique les éléments de nature normative sont plus importants que les éléments de nature conditionnelle. Les conséquences théoriques et méthodologiques de ces résultats sont discutées. Il est en particulier mis en avant la nécessité d’étudier les représentations sociales comme des systèmes de catégorisation normativement ancrés.

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The COVID-19 pandemic has led to significant re-organisation of healthcare delivery in hospitals, with repercussions on all professionals working in healthcare. We aimed to assess the impact of the pandemic on the mental health of professionals working in health care institutions and to identify individual and environmental factors influencing the risk of mental health disorders. From 4 June to 22 September 2020, a total of 4370 professionals responded to an online questionnaire evaluating psychological distress, severity of post-traumatic stress symptoms, stress factors, and coping strategies. About 57% of the professionals suffered from psychological distress, and 21% showed symptoms of potential post-traumatic stress. Professionals working in radiology, those working in quality/hygiene/security and nurses’ aides were the most affected groups. The media focus on the crisis, and a high workload were the most prevalent stress factors, followed by uncertainty regarding the possibility of containing the epidemic, the constantly changing hygiene recommendations/protocols, and the lack of personal protective equipment. The use of coping strategies, notably positive thinking, helped to mitigate the relation between perceived stress and mental health disorders. The COVID-19 pandemic has had far-reaching negative repercussions for all professionals, with some sectors more markedly affected. To prevent mental health disorders in professionals during a public health crisis, support services and management strategies within hospitals should take account of the importance of positive thinking and social support.

This study addresses the socio-cognitive determinants of traffic offences, in particular of speeding and drinking and driving. It has two aims: (1) to test the hypothesis of a direct effect of habits on offences (i.e., independent of intentions) by employing a specific measure of habits (i.e., the SRIH) and (2) to analyse the offences by taking account of three distinct parameters: Frequency, usual magnitude (i.e., the most frequent deviation from the law) and maximal magnitude (i.e., the greatest deviation occasionally adopted) in order to represent more accurately the variability of the offending behaviours. A total of 642 drivers replied to a questionnaire. The results corroborate the idea that intention and habit are distinct and direct determinants of offences. The use of the SRIH dismisses the criticisms made with regard to the measure of past behaviour. The distinction between the three behavioural parameters proves to be relevant, as their determinants are not exactly similar. Finally, attitude and subjective norm had direct effects on the maximal magnitude and/or on the frequency of the offence. The discussion concerns the contribution of this study to the analysis of offences as well as its limitations and addresses the theoretical plausibility of the direct effects of attitude and the subjective norm.