L’intérêt pour le changement psychique et la particularité du travail en addictologie ont fait naître l’envie chez les auteurs de mener un travail de recherche. 13 patients souffrant d’un trouble de l’usage de l’alcool suivis en psychothérapie ont été examinés au début du traitement (t1) et à stade avancé (t2) un an plus tard. L’examen comprenait un entretien semi-directif et un Rorschach. 11 patients sur 13 ont progressé cliniquement. L’hypothèse était que l’amélioration clinique s’accompagnerait d’un remaniement psychique visible dans le Rorschach. Ce remaniement est étudié au niveau des indices d’angoisse et de représentation psychique. L’impact éventuel de la désirabilité sociale est également examiné. Une étude nomothétique des résultats montre surtout une diminution de l’angoisse. Mais dans une étude idiographique illustrée par trois cas, on observe une modification des représentations. Cette évolution se fait dans un sens plus expressif ou dans un sens plus adaptatif. Au-delà de cette étude, l’expérience de chercheur clinicien a été profitable à la pratique des auteurs et ils poursuivront leurs recherches sur l’exploration des représentations de la dépendance à l’alcool des patients suivis en CSAPA.
Est-ce que l’addiction parle du sujet ou bien est-elle un moyen de le faire taire ? Ce silence demeure tant que l’on ne s’occupe que des signes de l’addiction. Mais l’engagement du sujet addict dans une relation thérapeutique fait de lui un messager qui cherche à se faire comprendre auprès d’un tiers narrateur. Cela passe par un proto-langage pour lequel il est nécessaire d’établir une présence incarnée qui implique autant le thérapeute que le patient dans la recherche d’une communication langagière. Pour y parvenir, plusieurs moyens sont disponibles, mais surtout, c’est une pratique d’accompagnement verbal qui va du co-dire jusqu’à l’entente du sens de l’addiction chez son sujet.
Le recours aux produits psychoactifs à l’adolescence permet de faire l’expérience de ce qui ne peut être abordé psychiquement. Pour Max, garçon surdoué, la consommation de drogues n’est pas seulement un besoin de liberté, c’est aussi un moyen de définir son identité et affronter la violence du processus pubertaire. Cet usage a une fonction de médiation qui va s’inscrire dans une relation thérapeutique, notamment avec l’expérience des limites et l’écriture comme sublimation.
Le craving , besoin impérieux de consommer de l’alcool, est l’objet d’une lutte répétée pour la plupart des personnes qui tentent de se soigner de leur addiction. Considérant l’addiction comme une solution qui efface simultanément toute représentation de la souffrance initiale, une écoute psychanalytique du craving permettrait un travail de figurabilité psychique souvent nécessaire à la séparation de cette addiction. Cette forte envie de boire peut être considérée comme une trace psychique grâce à laquelle, au cours de la psychothérapie, les enjeux et la signification de ce recours au produit peuvent se dessiner.
Le craving , besoin impérieux de consommer de l’alcool, est l’objet d’une lutte répétée pour la plupart des personnes qui tentent de se soigner de leur addiction. Considérant l’addiction comme une solution qui efface simultanément toute représentation de la souffrance initiale, une écoute psychanalytique du craving permettrait un travail de figurabilité psychique souvent nécessaire à la séparation de cette addiction. Cette forte envie de boire peut être considérée comme une trace psychique grâce à laquelle, au cours de la psychothérapie, les enjeux et la signification de ce recours au produit peuvent se dessiner.
Les auteurs questionnent l’objet alcool utilisé parfois comme une pseudo-médiation en opposition à la médiation thérapeutique classique. Là où la médiation thérapeutique est basée sur la création d’un espace transitionnel winnicottien permettant certes une sédation de l’angoisse mais aussi autorisant un remaniement psychique selon la théorisation de McDougall, la pseudo-médiation de l’alcool permet de faire face à l’angoisse mobilisée par des émergences pulsionnelles dans l’immédiateté de son apparition mais sans élaboration particulière. À partir d’exemples tirés de la clinique des ateliers de groupe et également de thérapies individuelles, les auteurs s’interrogent sur les mécanismes psychiques en jeu quand la substitution de l’alcool par un objet médiateur commence à s’opérer. Ils font ainsi l’hypothèse que l’activité médiatrice matérialisée par des objets permettrait de prendre de la distance par rapport à la pseudo-médiation de l’alcool, en particulier par son effet d’étayage des représentations.
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