Vote, ovocytes et cosmétiques. Les trois jalons identitaires du recours au genre dans la recherche sur les cellules souches en Californie

Abstract

Cet article explore les trois jalons identitaires du recours au genre [ punctuated gendering ] dans la recherche biomédicale sur les cellules souches en Californie. J’y défends l’idée selon laquelle le développement de ce secteur a eu besoin des femmes à trois reprises, mais pas de toutes les femmes à chaque fois. En d’autres termes, suivant les étapes que franchissait le développement de l’innovation autour des cellules souches, les femmes ont été sollicitées en fonction d’une perception du genre à chaque fois différente. Ainsi, il a d’abord fallu faire appel à elles en tant que citoyennes, au croisement des rapports de sexe, de race et de classe ; on a ensuite eu besoin d’elles en tant que corps biologiques ; elles ont, enfin, été sollicitées en tant que consommatrices. Le but de ce triple recours aux femmes selon des identités de genre à chaque fois spécifiques, fut d’abord d’attirer des capitaux publics et privés dans ce secteur, une fois le soutien de l’état californien garanti ; puis d’assurer l’approvisionnement de la recherche en morceaux de corps humain ; et enfin, de permettre le développement de l’économie autour de l’innovation sur les cellules souches. Cet article s’appuie sur mes précédents travaux sur la biomédicalisation et la marchandisation de la reproduction, mais il s’inscrit également dans la perspective des théories de la division sexuée du travail, et de la construction sociale du genre par la publicité et la consommation. Au croisement de ces logiques, l’innovation biomédicale apparaît donc comme un espace privilégié pour étudier le genre comme répertoire identitaire dynamique, à travers une mise en œuvre concrète de l’idée d’intersectionnalité.

Moral frameworks of commercial surrogacy within the US, India and Russia

“…Our interviewees’ ethical reasoning about their participation in surrogacy was in each case set in the context of gendered bio-economies 43 of clinical labour 1 , which was precarious post-Fordist work per excellence. The surrogate mothers we interviewed regarded surrogacy as labour in all three contexts, while their views on other dimensions of surrogacy varied depending on the regional context: e.g.…”

“…The moral frameworks through which the clinical labour of surrogacy is negotiated within local gendered bio-economies 43 could also be understood as a product of “repronational histories”: 20 “a pattern of specific national events – such as the role of influential clinics, media coverage of IVF, public controversies and court cases, political and legal decisions, religious edicts, or maverick individuals/teams – moulding IVF provision into a specific shape”. Through collecting and analysing a series of national case studies of the emergence of IVF across the globe, Franklin and Inhorn showed how in each country IVF was developed through a different local set of societal influences, whilst at the same time reflecting the global power relations.…”

Surrogate labour: exceptional for whom?

“…Clinical labourers, they suggest, are particularly vulnerable: exploited financially, in unstable outsourced employment, working under oppressive contractual relationships, they have become the contingent workers of the bioeconomy, the victims of a voracious neo-liberalism. Gendered and racialized divisions of labour are said to further amplify these inequities (Thompson & Sofio, 2014). Oppressed minorities and women of colour who cling on to life at the margins of human existence are argued to be especially susceptible to exploitation, with women's reproductive capacities becoming the target of a wider marketization of biological vitality.…”