The Rise of McLuhanism, The Loss of Innis-sense: Rethinking the Origins of the Toronto School of Communication

Abstract

This article compares why McLuhan’s work in communications has been the source of much acclaim whereas that of Innis has attracted attention only recently. It argues that the disparate responses to the contributions of these two theorists are rooted not only in the extent to which their writings were available, but also in their differing communication practices. The latter account for why Innis’ studies of media were initially ignored and why McLuhan was able to develop a considerable following, in part by drawing on Innis as a precursor; this resulted in a distorted view of Innis’ ideas that has persisted to this day. As a corrective, the article challenges McLuhan’s claims that Innis viewed media as a form of staple and that he sought to understand how various knowledge specialities could be unified. Finally, it makes the case that the Innis/McLuhan tandem should be decoupled, to make better sense of a “de-McLuhanised” Innis on the one hand, and the McLuhanist-centred Toronto School on the other.Cet article compare les devenirs respectifs des travaux de McLuhan et d’Innis et explique pourquoi, alors que les premiers ont été très vite reconnus, les seconds n’ont attiré l’attention que récemment. Il soutient que les réponses disparates à leurs contributions proviennent non seulement de la relative disponibilité de leurs écrits, mais aussi des pratiques de communication différentes de leurs auteurs. Ceci explique pourquoi les travaux d’Innis sur les media ont d’abord été ignorés, alors que ceux de McLuhan jouissaient d’une forte popularité, partiellement due à sa façon de mettre à profit les travaux précurseurs d’Innis ; ceci a résulté en une perspective distordue des idées de ce dernier, qui a persisté jusqu’à nos jours. Afin de corriger cette distorsion, cet article conteste les propositions de McLuhan selon lesquelles Innis aurait considéré les media comme une forme de produits de première nécessité, et qu’il aurait tenté de comprendre comment divers savoirs spécialisés pouvaient être unifiés. Enfin, le présent article défend la thèse selon laquelle le tandem Innis/McLuhan (supposément au coeur de « l’École de Toronto en Communication ») devrait être découplé. Ceci permettrait, d’une part, de mieux rendre compte de travaux d’Innis, sans la médiation de McLuhan, et, d’autre part de l’École de Toronto, alors exclusivement centrée sur McLuhan.

Marshall McLuhan et la théorie médiatique : genèse, pertinence et limites d’une contribution contestée

“…Le théoricien canadien, qui s'intéressait auparavant, dans le prolongement de sa thèse de doctorat, principalement à la littérature et à la critique anglaises (McNamara, 1969 ;Ong, 1970 ;Stamps, 1995), élargira ensuite son domaine de recherche à d'autres objets et à d'autres publics (Buxton, 2012). Un siècle après sa naissance et une trentaine d'années après son décès, M. McLuhan (1911McLuhan ( -1980 est l'objet de nombreuses célébrations et de relectures critiques ou dithyrambiques visant à évaluer la portée de sa contribution à divers champs disciplinaires, particulièrement en sciences de la communication.…”