Par la confrontation d'entretiens semi-directifs dans la vallée alpine du Valbonnais (Isère, France) avec l'observation de données de déplacements de sangliers, nous questionnons la contribution de la mobilité animale au devenir du paysage. Le sanglier se joue des limites administratives, révèle et anime les controverses spatiales et économiques des territoires humains, il pousse aussi, par sa biologie et ses spatialités à questionner les catégories d'analyse habituelles. Nous proposons de le qualifier d'« animal-frontière » et nous mettons en oeuvre une approche à la fois interdisciplinaire et participative pour faciliter l'élaboration d'une connaissance située de l'espèce et des enjeux liés à ses déplacements. Nous explorons ainsi comment le sanglier participe d'un paysage vivant.Our study takes place into the Valbonnais alpine valley (Isère, France) and is based on semistructured interviews which are confronted with the analysis of the movements of a local population of wild boars. We aim to question the contribution of animal mobility to the landscape dynamics. The wild boar interacts with administrative limits, reveals and stimulates the spatial and economic controversies of human territories, it also leads, by its biology and spatiality, to question the usual analytic categories. We suggest to understand wild boar as a « boundary-animal » and to implement an interdisciplinary and participatory approach to elaborate a situated knowledge of the species and the issues related to its movements, and thus to explore how wild boars shape a living landscape.
Mots-clésgéographie animale, faune sauvage, relation humains et animaux sauvages, chasse, sanglier, aire protégée Keywords animal geography, wildlife, human wildlife relationships, hunting, wild boar, protected area et le Syndicat Mixte des Gorges du Gardon, et co-piloté par Simon Chamaillé-Jammes et Raphaël Mathevet.