L’enseignement de la littérature au lycée se fonde essentiellement sur la lecture des textes littéraires, textes, qui, de nos jours, existent en format papier et numérique (Karsenti, 2005 ; Quet, 2011 ; Crinon, 2012 ; Brunel et Quet, 2018). Mais, de nouveaux supports liés à la numérisation des pratiques se développent, tels que les formats numériques audio d’oeuvres littéraires (Gendron et Gervais, 2010). Ils ouvrent de nouvelles potentialités pédagogiques et peuvent faire écho à une attention à la réception singulière et sensible des élèves. C’est dans cette orientation que nous présentons une expérimentation, menée en contexte congolais, dans un milieu éducatif où le numérique n’est pas encore présent dans l’espace scolaire mais où les adolescents ont déjà des pratiques de loisirs et de communications numériques. Celle-ci repose sur une formation à la didactique de la littérature fondée sur le paradigme de la lecture littéraire et mobilisant le numérique. À partir de l’adaptation d’un dispositif dit d’« écoute flottante » emprunté à Brillant Rannou (2012), nous analysons la mise en oeuvre de trois stagiaires futurs enseignants de français en lycée à Brazzaville, en nous demandant dans quelle mesure la formation dispensée a permis aux stagiaires d’orienter leur pratique et de négocier l’écart, voire l’écartèlement, entre les pratiques traditionnelles d’enseignement de la littérature au lycée et la mobilisation des oeuvres littéraires numériques audio que nous avons mis à leur disposition.