La présente recherche explore le développement de la compétence linguistique qui permet l’accord du verbe en nombre à l’écrit chez huit élèves scolarisés en français dans le sud-ouest de l’Ontario, un milieu francophone minoritaire. Grâce à une conceptualisation qui unit les travaux de chercheurs en langues première et seconde, et à l’analyse des données issues d’une activité de complètement et de productions écrites, nous avons fait émerger trois profils développementaux : le premier groupe de scripteurs fait montre d’une compétence opérationnelle en début d’étude, celle-ci demeurant relativement stable au gré des 13 mois de la recherche. Le deuxième groupe peine à orthographier la marque prototypique de la pluralité verbale au commencement de l’étude et exerce, du début à la fin, un contrôle orthographique lacunaire pour ce qui est de l’objet linguistique retenu. Le dernier groupe, analogue au regroupement précédent en début d’étude, présente un développement rapide au cours de la recherche. Nous discutons les résultats en fonction des recherches menées en langues première et seconde, et mettons l’accent sur les spécificités qui sous-tendent l’apprentissage du français écrit en situation de minorité linguistique.