“…Si le père attire sur lui une partie de la haine de l'enfant, permettant ainsi d'en épargner la mère, il favorise également, par le biais d'un tel déplacement, une issue aux fantasmes de dévoration mère/bébé en initiant une première forme de triangulation (Sacco, 1999). Il joue de surcroît un rôle essentiel dans la construction identitaire du petit garçon, en partageant avec lui une même identité sexuelle, permettant ainsi une identification étayante (Houssier, 2007b). Si le père de l'identification primaire est à différencier du père oedipien en ce qu'il se présente dans le prolongement de l'objet maternel, le père ne conserverait-il pas, au fur et à mesure de ses remaniements successifs, les traces de cette figure mixte du maternel et du paternel qu'il fut dans les premiers temps, en étant jamais totalement séparé de l'objet maternel bien qu'offrant une possibilité de s'en éloigner (Golse, 2008) ?…”