Inscrite dans les analyses en géographie, la question de l’authenticité est au cœur des reconstructions de sites culturels sinistrés suite à une rupture sismique majeure et soudaine. Faut-il récupérer le patrimoine (im)matériel disparu pour les habitants qui dépend des organisations sociopolitiques, de l’histoire et des cultures locales ? Par le croisement de terrain, un regard détaillé est porté sur le rôle des acteurs publics et privés dans les prises de décision concernant la reconstruction post-sismique des temples dans deux vallées, sichuanaise et népalaise, situées sur la même zone tellurique himalayenne. Elles ont dû surmonter une rupture spatiale, sociétale et culturelle suite aux séismes respectifs de 2008 et 2015. Il est question notamment du rôle très présent de l’État dans la restauration du temple Erwang à Dujiangyan (Sichuan - Chine), et de la mobilisation sociétale dans la reconstruction du temple Kasthamandap à Kathmandu (Népal). L’approche inductive et empirique choisie permet de poser la question des critères qui identifient les différentes postures des acteurs dans les dispositifs de reconstruction qui, à l’aide d’une coordination horizontale ou verticale, situent la question de l’authenticité comme identité.