Nouveau regard sur le sanctuaire et les gravures de l'âge du Fer de l'oppidum des Caisses (Mouriès, B.-du-Rh)

Abstract

L'enquête a porté sur un ensemble de 70 éléments lapidaires provenant du rempart de l'oppidum. Plusieurs types de critères ont été utilisés pour définir leur fonction : caractères morphologiques et technologiques, disposition des figurations par rapport à l'axe, organisation du champ figuratif. L'image du sanctuaire de la fin du premier âge du Fer ainsi obtenue est duale, avec un lieu construit (portique, murs) au sein d'un espace consacré en plein air peuplé de stèles votives. Celles-ci ont été façonnées par une multitude d'intervenants maîtrisant mal le travail de la pierre, mais certaines cependant sont l'œuvre de véritables professionnels. La formation d'une pellicule de calcin à la surface des documents est un argument en faveur d'une extraction en carrière des blocs, dès cette époque. Les gravures punctiformes (chevaux, motifs anthropomorphes) utilisent simultanément plusieurs procédés (dessin linéaire ou en double trait, champlevé, etc.) et un système de conventions allant du symbole à une tendance plus réaliste. Mais les cavités jusqu'alors interprétées comme des "cupules rituelles" sont dues à des phénomènes naturels d'altération.

Quelques monolithes inédits provenant du Baou-Roux et de son environnement proche

“…Le décor, à peine marqué et donc d'une lecture difficile, pourrait évoquer une scène avec des cavaliers (chasse, guerre ? ), mais peut-être sommes-nous trop influencés par notre connaissance des stèles de Mouriès, parmi les plus anciennes qui soient décorées (Coignard, Marcadal 1998) ; ce genre de dessin schématique avec personnages et chevaux est toutefois quasi-exclusif de la céramique du Bronze final IIIb, longtemps qualifiée de mailhacienne, et abondamment présente sur le site du Baou-Roux. Enfin, il n'est pas indifférent de noter que d'autres agglomérations qui ont connu une importante occupation de cette période, tel Saint-Blaise, Glanum (Bessac, Bouloumié 1985) ou le Marduel (Py 1992) sont parmi les sites du Midi rhodanien à avoir livré le plus de stèles, e : amas de cailloux ; f : ensemble riche en pierres décimétriques aniconiques il est vrai.…”

Les stèles dans le Sud-Est de la Gaule : lieux de mémoire et cultes héroïques au premier âge du Fer

“…1), réexaminer ce dossier à la lumière des nouvelles découvertes et études. Les données recueillies pour les monuments de Saint-Blaise (Saint-Mitre-les-Remparts) et Glanum (Saint-Rémy-de-Provence) dans ce catalogue ont été enrichies, à partir d'étude plus ou moins complète, des occurrences de Saint-Marcel (Le Pègue ; Lagrand 1981), de l'Île et de Saint-Pierre-lès-Martigues (Martigues) (Bessac, Chausserie-Laprée 1992, 153-157), de La Roque (Graveson) (Arcelin, Ferrando 2003, 223), des Caisses de Saint-Jean à Mouriès (Coignard, Marcadal 1998, CD-Rom), de l'oppidum de Courrens/Durban (Beaumes-de-Venise) (Fayot 1980, 147) et enfin de Saint- Typologie des caractères essentiels.…”

Monuments cultuels du premier âge du Fer méridional. Évolution, transformations, destructions

“…Les stèles devaient être directement fichées dans le sol ou placées dans des socles en pierre, probablement sur des podiums rudimentaires comme en témoignent les rares découvertes in situ sur des sites préhistoriques (D'Anna, dans ce volume) ou du début l'âge Fer (Gruat et al 2011 ;Gruat et al, dans ce volume). Certains de ces monuments devaient être protégés ou à associés à des portiques comme l'atteste la découverte de fragments de linteaux et de piliers sur des sites comme Le Marduel à Saint-Bonnet du Gard (Py, Lebeaupin 1994), Les Caisses de Jean-Jean à Mouriès (Bouches-du-Rhône) (Marcadal 1992 ;Coignard, Marcadal 1998) ou Les Touriès à Saint-Jean et Saint-Paul dans l'Aveyron (Gruat et al 2011).…”

“…'est en tant que récit des origines du groupe que l'on peut interpréter les découvertes réalisées sur l'oppidum des Caisses de Jean-Jean à Mouriès dans les Alpilles(Marcadal 1992 ;Coignard, Marcadal 1998). Les stèles, piliers et fragments de linteaux en calcaire (une centaine de pièces au moins) ont été découvertes dans le rempart de cet habitat provençal créé au début du VI e s. av.…”