Un des legs important de l’oeuvre de Gérald Leblanc est d’avoir créé le mythe très improbable de Moncton comme capitale culturelle de l’Acadie. Il y parvient en utilisant des stratégies éprouvées ailleurs, comme l’intégration à son oeuvre d’un récit sur Moncton comme centre fébrile de création artistique et la mise en scène des oppositions parallèles tradition/modernité et ruralité/urbanité. Les handicaps de Moncton à une vocation culturelle en langue française deviennent pour Leblanc des stimulants qui relancent son écriture. La construction symbolique de Leblanc autour de Moncton s’avère très efficace dans le cercle des artistes acadiens et de leur public qui adhèrent à la croyance au mythe et en font une réalité. Au delà de l’Acadie, le pouvoir du mythe est plus aléatoire et si certains y adhèrent, d’autres soulignent le décalage entre le Moncton rêvé par Leblanc et la réalité.One of Gérald Leblanc’s most important legacies is the unlikely creation of the myth of Moncton as the cultural capital of Acadie. He succeeds in doing so by using proven strategies, such as the introduction into his works of a narrative describing Moncton as an ebullient centre for arts and culture as well as through the construction of parallel oppositions, both temporal and spatial, such as the traditional versus the modern and the rural versus the urban. Moncton’s shortcomings as a capital for a francophone culture become, in the eyes of Leblanc, occasions for literary possibility. Leblanc’s symbolic re-construction of Moncton is deemed very compelling by the inner circle of Acadian artists and their public, who believe in the myth and, in so doing, make it a reality. Beyond Acadie, the power of the myth is more uncertain; while some accept it, others point to what they perceive as being the gap between Moncton in the poetic dream of Leblanc and Moncton in its reality