Modes de gestion et efficacité de conservation des reliques de forêts naturelles en zone tropicale sèche : cas du Département de Korhogo (Nord, Côte d’Ivoire)

Abstract

L’étude a été réalisée dans trois îlots de forêts naturelles caractérisées par trois différents modes de gestion dans les zones sèches de Côte d’Ivoire. Son objectif est d’évaluer la composition et la diversité floristique de ces reliques forestières afin de promouvoir le meilleur mode de gestion pour la conservation de ces forêts. L’échantillonnage de la végétation a été conduit dans les îlots forestiers de Lataha, de Dolékaha et de Korhogo. La collecte des données a été réalisée à l’aide de la méthode de relevé de surface complétée par des inventaires itinérants. Tous les individus de diamètre à hauteur de poitrine (dbh) ≥ 5 cm ont été mesurés dans des placettes carrées de 25 m de côté. Les résultats révèlent une plus forte richesse spécifique sur le site de Lataha (19,25 ± 4,55) et de Korhogo (17,72 ± 3,28). Les valeurs des indices de Shannon indiquent que la forêt de Korhogo est la plus diversifiée (2,47±0,28). Pour l’indice d’équitabilité de Piélou, la valeur la plus importante est similaire pour les sites de Korhogo et de Dolékaha (0,84± 0,05). Le site de Korhogo regorge encore la plus forte présence des espèces à valeur de conservation. La forêt de Korhogo qui bénéficie d’une cogestion comporte la meilleure composition et diversité floristique. De ce fait, des aménagements forestiers doivent de plus en plus associer les populations riveraines pour une gestion participative. Nos résultats peuvent être utiles pour élaborer des stratégies de conservation efficace des reliques forestières de toutes les zones phytogéographiques du pays et même ailleurs dans le monde.Mots clés: Forêts naturelles, zone sèche, modes de gestion, efficacité de conservation, Korhogo, Côte d’Ivoire. English Title: Management and effectiveness of conservation of natural forest relics in dry tropical zone: case of the Department of Korhogo (North, Côte d’Ivoire)This study was conducted in three types of natural forest distinguished by three different management methods in dry areas of Côte d'Ivoire. Its aims at assessing the floristic and diversity composition of these forest relics in order to promote the best mode of management for the conservation of these forests. Botanical sampling was conducted in the forest relics of Lataha, Dolékaha and Korhogo. Data collection was performed using surface survey method followed by the itinerant inventories. All individuals at a breast height diameter (dbh) ≥ 5 cm were measured in 25 m square plots. The results reveal a higher species richness at the Lataha (19.25 ± 4.55) and Korhogo (17.72 ± 3.28) site. Shannon index values indicate that the Korhogo forest is the most diversified (2.47 ± 0.28). For Piélou's index, the highest value is similar for the Korhogo and Dolékaha sites (0.84 ± 0.05). The Korhogo site still has the highest presence of species with conservation value. This study showed that the Korhogo forest, which benefits from co-management, has the best floristic and diversity composition. As a result, natural forest developments must increasingly involve local populations for participative management. Our results can be useful in developing strategies for the effective conservation of forest relics in all phytogeographic zones of Côte d’Ivoire and globally.Keywords: Natural forests, dry zone, management methods, effectiveness of conservation, Korhogo, Côted’Ivoire.

Tree Allometry and Stand Structure in Dryland Forests Relics of Northern Côte D’Ivoire

“…The high wood potential and large trees observed in our plots, compared with previous studies, can be explained by the low anthropic pressure exerted on these forest patches and also by the small size of the plots in this study (625 m 2 ) in contrast to the national inventory (5,000 m 2 ). In addition, the national inventory was also carried out in rural areas, where large-diameter trees are very rarely found, compared with this study, which was carried out only in classified and sacred forests, that are well protected by local communities, for whom these sites are sacred, and by the forestry administration and research structures, for whom these sites are also dedicated to biodiversity protection and research activities (Gueulou et al, 2019). In the Lataha site, the relatively young forest (protected since only 30 years) shows a greater abundance of small trees, and an overall less dense stand structure, in comparison with the sacred forests of Dolékaha and Korhogo, where the large trees have been preserved for long for adoration rituals.…”

“…for Central Africa in a cross-site study (Fayolle et al, 2018), the drier formations in West Africa, such as the Sudanian drylands have been neglected due to their status as generally classified and/or sacred forests in which human interventions are prohibited (Gueulou et al, 2019). Allometric equations to estimate tree AGB were only developed for certain tree species isolated in savannas, most of which are of high socio-economic, cultural and ecological values that are used by local communities for multiple purposes including food, medicine, construction and fuelwood and/or for soil restoration through afforestation (Balima et al, 2020;Bayen et al, 2020;Chabi et al, 2016;Dimobe et al, 2018;Ganamé et al, , 2021Sawadogo et al, 2010).…”

Structure, richesse et diversité de la flore ligneuse des forêts classées de Kimbrila et de Kanhasso (Nord-Ouest de la Côte d’Ivoire)

“…Le climat de la région est de type tropical de transition, caractérisé par deux grandes saisons à savoir une saison pluvieuse qui s'étend d'avril à octobre, avec de fortes précipitations pendant les mois de juillet, août et septembre et une saison sèche qui s'étend de novembre à fin mars (MEMPD, 2015) marquée par la persistance de l'harmattan (vent sec) pendant les mois de décembre et janvier (MEMPD, 2015). La végétation se caractérise essentiellement par des formations de savane herbeuse (boisée et arborée) et des forêts galeries (Gueulou et al 2019). Les sols sont essentiellement de type ferrugineux et ferralitique (Koné, 2004).…”

Analyse phytosociologique de la végétation de la réserve naturelle forestière de Vyanda au Sud-Ouest du Burundi

“…La stratégie adoptée par le Burundi pour stopper cette érosion de la biodiversité fut la création d'un grand nombre d'aires protégées, la conservation de la biodiversité étant difficile à appliquer en dehors des aires protégées à cause des activités humaines (Gueulou et al, 2019). Ainsi, malgré sa petite superficie de 27834 km 2 , le Burundi en arrive à 17 aires protégées (Masharabu, 2011) dont la réserve forestière de Vyanda (objet de la présente étude) qui formait, avec la réserve de Nkayamba et celle de Nyamirambo, la réserve forestière de Rumonge au Sud-Ouest du Burundi (Habonimana et al, 2008).…”