Chez les espèces monocarpiques telles que le maïs, la sénescence des feuilles est coordonnée avec celle de la plante entière et sous l’influence du fonctionnement reproductif. L’objectif de ce travail était de décrire l’évolution de la sénescence du maïs selon deux axes : (1) l’axe de la plante entière, où les différents étages foliaires sont considérés chacun comme une entité, et (2) l’axe foliaire, où la dynamique de trois symptômes macroscopiques de la sénescence sur chaque feuille prise individuellement, selon des zones allant de la pointe vers la base du limbe de la feuille, a été prise en considération. Sur une culture au champ, des pieds et des feuilles de maïs ont été suivis ou échantillonnés de la floraison à la récolte. Les dynamiques des teneurs en eau, en matière sèche et en chlorophylle sont différentes, aussi bien le long d’une feuille qu’entre les rangs de feuilles. De plus, la teneur en chlorophylle dans la plante suit une dynamique plus complexe que celles de l’eau et de la matière sèche. À partir du suivi de la décoloration le long des feuilles de 15 plantes sur toute leur hauteur, nous avons établi des relations fonctionnelles décrivant la progression du front de sénescence pour chaque rang des feuilles 7 à terminales (15 ou 16). Cette description quantitative peut être utilisée directement pour compléter des modèles de culture et des modèles de type structure–fonction. Cela permettrait d’estimer l’impact de la sénescence des feuilles sur l’interception du rayonnement et donc sur la photosynthèse et le rendement. Nos résultats peuvent servir aussi à l’interprétation des mesures de réflectance des couverts de maïs faites par télédétection.