Basé sur une enquête ethnographique, cet article vise à mettre en lumière le déroulement de la conversation publique autour du changement de règlement de zonage sur les souccot à Outremont, avec une attention particulière à la matrice spatiale de la controverse. Ces constructions incarnent en fait pour les uns la spatialisation d’une pratique religieuse, tandis que pour d’autres, outre un risque sécuritaire, elles représentent une menace au patrimoine architectural du quartier et à sa beauté. Cette matrice se décline cependant de façon différente selon que les résidents du quartier – hassidim et non hassidim – s’expriment au micro du conseil d’arrondissement ou dans des conversations en aparté. La dissonance entre ces deux discours nous amènera à des considérations sur la cristallisation de cette discussion publique sur des questions spatiales et juridiques et sur l’évitement de la religion et des enjeux de la cohabitation, à Outremont et au Québec.