Les grandes pointes foliacées du type « Ponsonby » : un traceur culturel en Patagonie australe

Abstract

De grandes pointes bifaciales foliacées très spectaculaires furent découvertes àPonsonby en Patagonie australe, par Emperaire, il y a une cinquantaine d'années. L a multiplication de ces découvertes dans toute une série de sites (plus d'une dizaine maintenant), nous amène à nous interroger sur la signification et la valeur épistémologique de ces objets. Au-delà de leur fonctionnalité, la mise en évidence de critères diagnostiques personnalisés (chaîne opératoire, automatisme technique, standard morphologique, soin d'exécution, probable va leur sociale ... ) fait de ces objets les marqueurs incontestables d ' un faciès culturel. Ils sont donc des témoins privilégiés qui nous permettent de nous interroger sur leur origine (emprunt? innova tion technique?) et de suivre l'évolution d'un groupe social représentatif des nomades marins des archipels de Patagonie au y e millénaire cal BP. [Mots-clés: pointe bifaciale, marqueur culturel, Indiens canoeros, Ponsonby, Patagonie.]Las grandes p1111tas foliaceas tipo de « Po11so11by ». U11 111arcador c11/t11ral en Patagonia austral. Hace 50 aiios Emperaire descubri6 por primera vez grandes puntas bifaciales foliaceas muy espectaculares en Ponsonby, Patagonia austral. La multiplicaci6n de tales puntas en toda una serie de sitios (actualmente mas de una decena), nos lleva a interrogarnos sobre el significado y el valor epistemol6gico de est os objetos. Mas a lla de su funcionalidad, la puesta en evidencia de criterios diagn6sticos personalizados (cadena operatoria, automatismo técnico, norma morfol6gica, cuidado de ejecuci6n, probable valor social...) hace de estos vestigios los marcadores innegables de una facies cultural. Son pues los testigos privilegiados que nos permiten preguntarnos sobre su origen (lJ>réstamo? l innovaci6n técnica?) y seguir la evoluci6n de un grupo social representativo de los n6madas marinos de los archipiélagos de Patagonia en el 5° milenio antes del presente.

Littoral adaptation at the southern end of South America

“…Some authors think that the expansion of subfoliated lithic spear points in the middle times of the sequence would indicate a migration or a population change (Schidlowsky, 2001;Morello et al, 2002;Ocampo and Rivas, 2004), but Piana and Orquera (2007) think that it is more likely only the diffusion of a technological innovation which did not entail ethnic replacements or basic cultural changes. Legoupil and Pigeot (2009) quote Leroi-Gourhan (1973): a group can borrow a feature only when it is in condition to invent it.…”

Biogeographic barriers in the circulation and interaction of hunter-gatherer marine fishers: The role of the Taitao Peninsula and the Gulf of Penas (∼ 47°S) in the differentiation of the cultural trajectories of West Patagonia

“…Regarding the lithic points, a similar geographical "jump" also occurs; beyond the Chonos archipelago, they are found in the Strait of Magellan/Otway Sea (Morello et al, 2002;Legoupil, 2003;San Román, 2005) and the Beagle Channel (Orquera et al, 1977) mostly associated with dates close to ~5,000-4000 BP. Some researchers propose that these are technological and subsistence elements used as defense against a second cultural group ("Ponsonby tradition" Legoupil and Pigeot, 2009) that would occupy the inland seas at least between 5,000-4,000 years BP and possibly into the next millennium (Morello et al, 2002;Morello et al, 2004). Technological and temporal similarities with the northern Chiloé/Reloncaví Basin (Díaz and Garreton, 1972;Ocampo and Rivas, 2004;Munita, 2007;Reyes et al, 2020;Munita et al, 2021;Rebolledo et al, 2021;Sierralta et al, 2021) presumed a northern influence that would differ from the earliest contexts of maritime adaptation recorded in the middle Holocene in Fuego-Patagonia (Morello et al, 2015;San Román et al, 2016), defined as the Englefield Culture (between ~6,500 and 5,000 years BP; Emperaire et al, 1961;Ortiz Troncoso, 1975;Legoupil, 1997;San Román, 2005, San Roman, 2010.…”

La chaîne opératoire a 70 ans : qu’en ont fait les préhistoriens français

“…Pelegrin mène une action pédagogique en affinant la description des stigmates caractéristiques des différentes techniques de taille à partir de l'observation de produits laminaires obtenus expérimentalement (Pelegrin 2000;Pelegrin & Yamanaka 2007; (Vanhaeren 2002;Rigaud 2011), et le travail de la pierre dans la fabrication des perles (Bril & Roux 1993). Cet élargissement s'étend à l'Âge du Bronze (Ghesquière et al1997;Bailly 2002) ; à la préhistoire récente de Patagonie (Legoupil & Pigeot 2009) ou des îles du Pacifique (Hermann 2013) pour le lithique ; à la protohistoire et aux périodes historiques en Europe et en Afrique pour la céramique (Manem 2010) et le métal (Fluzin 2002;Fluzin et al 2011). Au-delà d'une application à des techniques de transformation des matériaux, la chaîne opératoire est adoptée pour analyser des faits économiques ou sociaux (Roux & Matarasso 1999).…”