La colline de l’Incoronata, qui s’élève sur la basse vallée du Basento à quelques kilomètres de la côte ionienne de l’Italie du Sud, a été occupée tout au long du viiie siècle avant J.-C. par les communautés œnôtres de l’Âge du fer. Dès le début du viie siècle, elle témoigne d’une importante présence grecque. Les campagnes de fouille de l’équipe de l’Université de Rennes ont révélé l’existence d’un espace artisanal, qui a fonctionné pendant le viie siècle. Les structures suivantes ont été mises au jour : des bassins pour la décantation et le stockage de l’argile (l’argile est conservée encore in situ) ; des débris de fours, considérables pour leurs quantité et dimensions, mélangés à des rejets de cuisson et associés à de la céramique indigène et grecque (produite sur place et d’importation) ; une grande carrière pour l’extraction de l’argile, excavée en sous-sol. Nous ne connaissons pas encore pour quel contexte opérationnel cet espace artisanal, possible lieu de l’activité conjointe de potiers à la fois grecs et indigènes, a fonctionné. Toutefois, la découverte des restes monumentaux appartenant vraisemblablement à un bâtiment éminent de l’élite œnôtre du viiie siècle, ainsi que de grands dépôts de céramique grecque avec des traces des pratiques rituelles datant de la fin du viie siècle, permet de commencer à répondre à cette question, directement liée à la reconnaissance de la signification essentielle de l’occupation de ce site.