Cette contribution vise à comprendre les modes de fonctionnement du Fonds de l’expérience professionnelle (FEP). Ce dispositif public belge finance des actions menées en entreprise ayant pour objectif l’amélioration des conditions de travail des salariés du secteur privé âgés de 45 ans et plus. Selon une typologie propre à l’administration publique, les subventions octroyées concernent à la fois l’identification des besoins des travailleurs et des situations de travail à améliorer, mais aussi les adaptations ergonomiques du poste de travail, les changements de fonction, les améliorations de l’organisation du travail ou encore le développement des compétences des salariés. À partir de l’analyse des projets introduits au FEB en 2010, il s’agira de comprendre comment se déploient les logiques organisationnelles des entreprises qui entrent dans ce dispositif public et cela à partir de deux niveaux de compréhension. Un premier niveau vise ainsi à décrire le contenu même des projets. Un second niveau met au jour les logiques qui sous-tendent les choix effectués par les rédacteurs des projets en fonction du contexte dans lequel se situe l’entreprise : existe-t-il des facteurs organisationnels déterminant la mise en place des projets ? La question du genre y joue-t-elle un rôle ? Les résultats montrent combien la pénibilité du travail constitue le facteur prépondérant sur lequel les entreprises orientent leur plan d’action et combien, malgré une diversité de pratiques, la question du genre n’est que peu traitée, excepté à travers une focale sectorielle.