Le sang et la chair

Les pratiques de chasse face à la sensibilité animale. De l’invisibilité à l’éthique de chasse?

“…La démarche, issue de la théorie ancrée, est inductive et s'intéresse aux récits de pratique des acteurs (Bertaux, 2016). Nous nous appuyons sur un corpus de (Burgat,1998;Vialles, 1988Vialles, , 1987. Les chasseurs rappellent cependant que les consommateurs de viande sont en réalité engagés dans une relation implicite à la mort des animaux.…”

“…Cette question est particulièrement prégnante dans les débats sociétaux mais également scientifiques, avec de nombreux travaux de recherche s'intéressant au traitement des animaux domestiques dans les abattoirs (Porcher, 2011;Rémy, 2009;Burgat, 1998;Vialles, 1988Vialles, , 1987. Elle concerne également les pratiques déployées autour des animaux sauvages.…”

Les mécanismes cognitifs d’acceptation d’une innovation alimentaire de discontinuité : le cas des insectes en France

“…La dissimulation ou la modification du produit dans des aliments connus et valorisés peut également accroître la familiarisation. Concernant les produits d’origine animale, l’anthropologue Noélie Vialles (1987) distingue ainsi les consommateurs « zoophages » qui se représentent la bête consommée (e.g. une côte de bœuf saignante) et les « sarcophages » qui occultent le lien entre la viande et l’animal par divers procédés de distanciation et par des préférences pour des viandes bien cuites, blanches ou transformées (e.g.…”

“…En termes de comportement, 36 répondants sur 37 ont goûté aux sablés et au gâteau au chocolat : « c’est sûr que ça donne plus envie de goûter, oui … si tu ne te dis pas que c’est du ver », « l’aspect est attractif, y’a pas d’odeur, pas de visuel d’insecte ». Les verbatim rappellent la notion de sarcophagie évoquée par Vialles (1987) et démontrent l’importance de dissimuler les insectes, visuellement et gustativement, pour favoriser leur acceptation : « je préfère le gâteau au chocolat parce qu’on ne sent pas l’insecte (…) Si je devais choisir, je consommerais les insectes de façon à ce que je ne les vois pas et que je ne les sente pas », « à regarder, le gâteau ne repousse pas, y’a pas de tête, pas d’yeux ». La ressemblance avec une catégorie de produit connue (biscuit, gâteau) rassure (« ça m’a l’air d’être un sablé normal » , « ça se rapproche de ce qu’on a l’habitude de voir et on a moins l’aspect de l’insecte ») et suscite une attitude positive chez les répondants (« ça donne envie de goûter », « le gâteau donne carrément envie, rien à faire de la farine »).…”

« Où sont les animaux ? Vers une géographie humanimale »

“…Ce loup dans mon alpage ? Le discours sur la séparation humain-animal associé à l e lusio p og essi e d u e g a de pa tie d e t e eu de la ville (Philo, Wilbert, 2000 ;Vialles, 1995) est ainsi largement développé.…”