La transition des agriculteurs conventionnels vers le bio : une dynamique cognitive et émotionnelle

Abstract

Résumé S’attachant aux agriculteurs biologiques, l’article cherche à comprendre comment s’est opérée, chez les intéressés, la transition du conventionnel vers le bio. Deux approches théoriques sont mobilisées : celle de la dissonance cognitive et celle des émotions. On montre comment cognitions et émotions évoluent conjointement lors des trois étapes de la transition. La première étape, celle du désinvestissement par rapport à l’agriculture conventionnelle, est marquée par une forte dissonance cognitive et par la présence d’ « émotions d’éloignement ». La deuxième, celle de l’investissement dans le bio, voit l’agriculteur osciller entre plusieurs stratégies de réduction de la dissonance et ressentir des « émotions d’approche ». Lors de la troisième étape, la dissonance est désormais plus faible et des « affects » ont pris la place des émotions.

Psychological and Physical Health of Organic and Conventional Farmers: A Review

“…They were more satisfied with their lives and reported less stress and financial worries than conventional farmers (Sullivan et al 1996) [44]. Some positive feelings were associated with conversion, such as pride, freedom, pleasure [46]. Conversely, conventional farming was a source of negative attitudes for the same farmers due to livestock methods and the use of pesticides [46].…”

“…In addition, values and well-being were evaluated in two studies [39,45]. Van Dam et al ( 2010) made a study on the process of conversion to organic farming (i.e., attitude toward conventional practices and consequences of conversion) [46].…”

“…Some positive feelings were associated with conversion, such as pride, freedom, pleasure [46]. Conversely, conventional farming was a source of negative attitudes for the same farmers due to livestock methods and the use of pesticides [46]. Furthermore, organic farmers described their farming as more satisfying, challenging, and better for new experiences and attachment to the farm than conventional farming [42].…”

Les exploitations bios face à leurs contextes. Des stratégies diversifiées et interdépendantes

“…En témoigne notamment le nombre d'ouvrages collectifs, de revues ou encore de colloques de sciences sociales qui leur sont consacrés (à titre d'exemples, Holt and Reed, 2006 ; Colloque Les Transversalités de l'agriculture biologique, 2011 ; revue Économie rurale, 2014). Diverses facettes sont abordées : les motivations des agriculteurs bios (Christen, 2011 ;Fairweather, 1999 ;Van Dam, 2005), les critiques qu'ils adressent aux différentes institutions de la société (Nizet et al, 2009), les valeurs qu'ils promeuvent (Kaltoft, 1999), les émotions qu'ils ressentent dans leur activité professionnelle et dans leur action collective (Van Dam et al, 2010 ;, la construction des savoirs (Fleury, 2011 ;Streith, 2011 ;Streith et de Gaultier, 2012), etc. La plupart de ces recherches adoptent une perspective synchronique : elles décrivent la réalité -des motivations, des critiques, des émotions, etc.…”

Les émotions comme lien entre l’action collective et l’activité professionnelle : le cas de l’agriculture biologique

“…Elles s'avèrent être un moteur puissant pour l'action. Dans un article consacré au processus de conversion vers le bio, Van Dam et al (2010) ont mis en évidence le rôle important des émotions antagonistes pour la sortie de l'agriculture conventionnelle et l'entrée dans le bio. L'industrie phytosanitaire constitue, du point de vue des interviewés, le plus grand adversaire de l'agriculture bio.…”