Cet article propose des éléments de description de trois grammaires de référence en usage dans la formation des étudiants et des enseignants de trois pays de la francophonie : Ouvrir la Grammaire de Genevay (1994, Suisse) ; Grammaire pédagogique du français d’aujourd’hui de Chartrand et al. (1999 [2011], Québec) ; Grammaire critique du français de Wilmet (1997 [2010], Belgique). Il s’agit de savoir si et dans quelle mesure ces grammaires font place à la variation linguistique dans ses différents aspects en particulier diatopiques et diastratiques, les contextes linguistique, éducatif et culturel étant susceptibles – ou non – d’influer sur les descriptions grammaticales (et lexicales) du français et l’organisation de l’objet grammaire. Cette étude se situe dans une problématique de la contextualisation particulièrement vivace en didactique des langues. Il semble, tout au moins à l’examen de ce corpus, que la prise en compte de la variation, jugée parfois nécessaire, ne s’opère en fait que marginalement. Si les trois grammaires montrent des différences sensibles de ce point de vue, il n’apparait pas de démarcation massive vis-à-vis des grammaires produites en France, ce qui dénote à la fois la prégnance du « modèle » français et la difficulté à combler l’écart entre le constat de la diversité des usages du français dans la francophonie et sa traduction dans les grammaires à visée de formation.