Depuis dix ans, les États-Unis ont durci la législation visant à les prémunir contre le terrorisme d’une part, l’immigration illégale d’autre part, et enfin la criminalité. C’est dans ce cadre que la loi encadrant l’obtention des permis de conduire a été réformée en 2005. Cet article analyse l’origine, la nature et le contexte plus général de la réforme. Il montre que l’État fédéral a renforcé son pouvoir, à la faveur d’une réorganisation de ses administrations qui a abouti à un traitement uniforme des « figures de la menace », à une homogénéisation des pratiques en matière d’identification et à un contrôle plus rigoureux de l’immigration aux frontières et à l’intérieur du territoire. En dépit de ce renforcement, nous montrons que les bases du fédéralisme ont été préservées, accréditant ainsi l’idée d’une nécessaire disjonction du couple traditionnel « État faible » et « fédéralisme ».