Cet article propose d’analyser les stratégies spatiales de plusieurs femmes musulmanes, se définissant comme « libres et voilées », militant dans une association d’éducation populaire politique. Dans un contexte sans cesse renouvelé de « lutte pour des places » (Lussault, 2007), elles mobilisent des ressources spatiales pour accroître une visibilité qui leur est souvent soit déniée, soit imposée par des « cadres normatifs majoritaires » (Chassain et al. , 2016). Minorisées, elles permettent pourtant un « travail du commun » (Nicolas-Le Strat, 2016) en menant une lutte politique. Leur engagement avec et dans l’espace public ouvre des perspectives pour réfléchir plus globalement aux conditions de la construction du commun, sans évacuer l’approche agonistique.