Éditorial -Editorial La difficile construction d'un commun dans les sciences. Crise pandémique et éthique de la recherche Les efforts de recherche autour de la pandémie de Covid-19 sont considérables, et peut-être sans précédent. Sur la seule année 2020, les études convergent pour donner le chiffre de 250 000 publications, toutes disciplines confondues, sur le seul sujet Covid-19, soit 4 % de l'ensemble des articles de l'année et 10 % des articles en prépublication (preprint). Temps d'évaluation des publications (reviewing) significativement réduits 1 , dépôts de prépublications en archives ouvertes en très forte augmentation 2 , l'appel à la science ouverte, largement relayé ces dernières années par les institutions de recherche, a pris la forme d'une expérimentation concrète dans cette crise. Aussi, et de façon inattendue, la science aura été pendant plusieurs mois au coeur de l'actualité politique et du débat public, pas simplement en tant que productrice de résultats stabilisés mais surtout comme processus hésitant et pluriel de construction de connaissances. C'est pourquoi, cette crise pandémique, dans tout ce qu'elle exprime de dysfonctionnements au sein de nos systèmes économiques et sociaux, a aussi été une formidable mise à l'épreuve des potentialités d'implication de la science et, d'une certaine façon, l'occasion d'une rencontre plus intime avec celle-ci.