Être adulte en sortant de structures d’Aide sociale à l’enfance, le capital social au cœur de la définition de l’autonomie

Abstract

Alors que le passage de l’âge de jeunesse à l’âge adulte n’est plus aujourd’hui marqué par un âge délimité, en revanche pour les jeunes de la protection de l’enfance, celui-ci correspond au départ du lieu de placement. La sortie de dispositif d’Aide sociale à l’enfance est cruciale. Il s’agit pour les professionnels de préparer les jeunes à la sortie et donc de les « accompagner vers l’autonomie ». L’article décrypte les facteurs qui impactent ce moment de la sortie, et parfois la suite de la trajectoire. Notamment, il aborde cette « injonction à l’autonomie » à un âge relativement jeune au regard des autres jeunesses et ses conséquences. On ne leur permet pas le temps des expériences, on ne leur permet pas de vivre une jeunesse. Et de plus, ces jeunes et leurs familles sont fréquemment dépourvus de capital social. Comment les professionnels peuvent alors réaliser cet accompagnement : c’est ce que dévoile l’article.

Les tensions identitaires au cœur du parcours postsecondaire de jeunes placés

“…Dans le cas spécifique des jeunes ayant été placés en vertu de la Loi sur la protection de la jeunesse, le parcours postsecondaire est complexifié par l'abrupte transition à la vie adulte à laquelle ils sont confrontés à l'atteinte de leur majorité (Batsche et al, 2012). Ils sont en effet soumis à l'injonction de devenir adultes au moment de leur dix-huitième anniversaire, alors que cesse leur prise en charge par les services de la protection de la jeunesse (Kerivel, 2015). Cette injonction s'accompagne bien souvent de défis majeurs en matière de logement, d'employabilité ou encore de finances (Geiger et Beltran, 2017;Piel, 2018).…”

“…Comparativement à leurs pairs qui peuvent demeurer chez leurs parents et qui n'ont pas nécessairement besoin de travailler pour assurer leur subsistance quotidienne, les jeunes quittant un placement à l'atteinte de leur majorité sont souvent dépourvus de filet social et doivent assurer, de manière autonome, leur prise en charge complète (logement, alimentation, santé, finances, etc.) (Batsche et al, 2012;Kerivel, 2015). Il va sans dire que ce contexte peut entraver la possibilité d'entreprendre et de mener à terme des études postsecondaires.…”

Gesundheitsförderung und Wohlbefinden in der Fremdunterbringung: eine Herausforderung auf allen Ebenen für das „Institut étatique d’aide à l’enfance et à la jeunesse“ (AITIA)

“…hat in einer Studie die Vermutung formuliert, "dass in den Beziehungsstrukturen die Grundlagen für Selbstachtung und Selbstwirksamkeit angelegt sind, ohne die der Übergang in ein zufriedenstellendes und eigenständiges Erwachsenenleben kaum vorstellbar ist"(Messmer 2013, S. 437). "Bei den Faktoren, die Selbstachtung fördern, handelt es sich im Kern um die Aneignung derjenigen Kompetenzen, die notwendig sind, um authentisch mit sozial relevanten Umwelten in Beziehung zu treten und daraus Nutzen für sich selbst und seine Entwicklung zu ziehen"(Messmer 2013, S. 437) Kerviel (2015). bestätigt eine alltägliche Feststellung in der Praxis, dass junge Menschen, die ein Heim mit Erreichen des 18.…”

“…Sie benötigen Übergänge, Zeiten zum Experimentieren, zum Neubeginn im Fall eines Scheiterns, sie benötigen aber auch Unterstützung, materielle Ressourcen und Sozialkapital(Peters & Jaeger 2016). NachKerviel (2015) bedeutet Sozialkapital alle aktuellen und möglichen Ressourcen einer Person in Zusammenhang mit einem dauerhaften Netz von mehr oder weniger stabilen und wechselseitigen Beziehungen und der Zugehörigkeit zu einer Gruppe von Menschen, die nicht nur gemeinsame Eigenschaften haben, sondern auch beständige und nützliche Bindungen untereinander leben.Das Institut AITIA stellt zum Beispiel jungen Menschen, die im Ausland studieren möchten und keinen Rückhalt in ihrer Familie haben, ein Zimmer zur Verfügung, wo sie in den Ferienzeiten bleiben können. Der Erfolg des Experimentierens hängt einerseits von den Rahmenbedingungen ab, die das Institut den Jugendlichen anbietet, und andererseits von den pädagogischen Konzepten und den Haltungen, die die Institution vertritt und die die Mitarbeiter im Alltag vertreten.…”