Domaines « vides » et structuration morphologique de l’agglomération montréalaise

Abstract

L'avenir de l'agglomération montréalaise inquiète. Plusieurs s'en préoccupent. Mais s'interroge-t-on suffisamment sur le fait que la recherche de solutions a rarement suscité une remise en question de la manière dont le problème est posé depuis près de deux décennies? Se pourrait-il, par exemple, que les nombreux domaines « vides » de l'agglomération ne soient pas tant les résidus d'un étalement incontrôlé que des formes structurantes? C'est l'hypothèse qui est proposée. L'identification d'une structure de positions, contraignante à l'égard de l'établissement, permet par ailleurs de poser le problème du zonage, instrument privilégié d'un urbanisme en crise. Loin d'en justifier le rejet, la présente étude en montrera au contraire la pertinence, pourvu qu'on tienne mieux compte de sa prétention originelle, qui était de protéger les propriétés existantes bien plus que d'attribuer des utilités aux positions non encore occupées.The Montréal region is a source of concern to many. In their search for solutions over the past two decades, have those concerned considered the possibility that the problem has been posed correctly? Is it possible, for example, that the many "empty" spaces result less from urban sprawl than from structural factors? This is the hypothesis of this work. The identification of an abstract structure of locations which constrain settlement will call into question the policy of zoning, the main tool of urban planning. Zoning is not rejected, however. On the contrary, the study demonstrates its validity, provided that its use aims at protecting existing properties

L' urbanisme transitoire à Montréal : entre innovation et préservation

“…Comme le suggèrent plusieurs auteurs, les sites vacants ont aussi un potentiel de développement incomparable. Ils sont en quelque sorte le lieu de toutes les potentialités (Andres, 2011;Beaudet, 1997;Nefs, 2006). Doron (2007) (Andres, 2013;Bossetti et Colthorpe, 2018;Ginez, 2018;Talen, 2015).…”

L'aménagement du territoire au Québec, le parent pauvre des sciences régionales

“…Malgré l'ampleur des moyens mobilisés, les ratés et les échecs ont été nombreux. Tout se passe comme si le territoire était doté d'une capacité de résister aux injonctions de la planification (BEAUDET, 2000(BEAUDET, et 1996a. Dans ces circonstances, l'incapacité de lire la structure de positions sous-jacente à l'organisation des formes concrètes conduit inévitablement à promouvoir une distribution des aménagements qui risque de contredire en certaines positions les potentiels économiques contraints par la valorisation positionnelle qualitative.…”

Trois concepts-clés pour les modèles morphodynamiques de la ville

“…Le seuil est un site d'instabilité structurelle où l'urbain et le rural sont en compétition pour l'actualisation. Ces cas de superposition ont déjà été utilisés pour modéliser l'organisation spatiale de plusieurs grandes régions métropolitaines : Paris, Lisbonne, Québec, Montréal (Beaudet, 1997;Desmarais, 1995a;Desmarais et Ritchot, 1997;Marcos, 1996;Ritchot, Mercier et Mascolo, 1994 iii) Le croisement de ces aires positive et négative configure non pas un centre homogène, mais bien un effet-col, un seuil où se couplent l'endorégulation et l'exorégulation de la mobilité. Cette configuration de seuil, qui structure l'espace parisien à l'échelle méso-géographique, contraint le lotissement des parcelles à l'échelle locale : la ligne de talweg localise les petites parcelles où sont édifiés des faubourgs artisans; la ligne de crête positionne les grandes parcelles où sont construits des hôtels seigneuriaux; le seuil situe une combinaison de grandes et de petites parcelles où sont édifiés des quartiers bourgeois.…”