Devenir(s) minoritaire(s). La conversion des Blanc‑he‑s à l’islam en France et aux États-Unis comme expérience de la minoration

Introduction

“…In their comparative work on the trajectory of Islam in France and the United States, Juliette Galonnier and Solène Brun argue that Islam is rendered a subaltern identity, construed as external to the majority group, or even to the nation itself. 90 However, while in the United States Islam is not central to the definition of Whiteness, it is increasingly so in France, where Whiteness has been recast in contrast to Muslimness. 91 In her study of race talk among French legislators, Yumiko Tahata notes that in the 1981-1993 decade the main line of division was between the French majority, implied to be White, and the "Others," cast as immigrants, foreigners, and most often "Maghrebis," a term then used far more often than "Muslims."…”

Caillera, blanc et pédé : une figure trash dans trois films de Lionel Soukaz

“…Le jeune homme, sait ne pas subir les mêmes discriminations que les racailles racisées. Mais ses chants témoignent de sa volonté de partager cette mise en minorité (Brun et Galonnier, 2016), d’établir une communauté de destin qui dépasse les considérations raciales. Ainsi, dans www.webcam :Pour moi j’suis un immigréRammené cash à l’aéroportEntouré de porcs,Pour ça t’inquiète, y a pas de frais de port !Avec ou sans thune, en deux heures t’es chez toiMerci qui les lois, merci qui le progrès !J’sors mon doigt et j’doite la France, jusqu’à ce qu’elle pisseQu’elle dise pardon à tous mes frères.…”

“…La figure de Tripak/Powers dessine les contours d’un trash autre, qui ne serait plus une engeance bâtie sur des rancœurs raciales à l’encontre des minorités ethniques, mais une engeance complice, solidaire des autres « rebuts », créant avec eux, une communauté de destin. Pour autant, Tripak/Powers doit jongler entre cette conversion (Brun et Galonnier, 2016) à la minorité et une autre identité minoritaire, son homosexualité, qui entre en conflit avec une culture caillera fondée sur une hyper masculinité. Devant la caméra de Lionel Soukaz, le jeune homme assume ces deux parts de lui et les revendique haut et fort, telle une identité métisse qui subvertit à la fois sa blanchité, mais aussi la culture viriliste des racailles.…”

“…Mais on peut aussi poser la question de l’existence de populations blanches qui connaîtraient, en France, des processus de relégation similaires ou approchants, ou qui vivraient des processus de minoration (Brun et Galonnier, 2016). La figure de la « racaille » est souvent mobilisée pour désigner les « rebuts » de la société française.…”

Citoyens, piété et démocratie. Réflexions sur l’occultation des corps croyants, l’intimité et le droit au secret

“… 15. Pour des recherches récentes sur des terrains très variées mais qui, à différents égards, rejoignent plusieurs des dimensions ouvertes sur mon terrain exploratoire, voir le dossier de la revue Tracés coordonnée par Chassain et al (2016), notamment la contribution de Brun et Galonnier (2016, sur les conversions), et les travaux de Druez (2016) sur les diplômés subsahariens. …”