Détails phonétiques dans la réalisation des pauses en Français : étude de parole lue en langue maternelle vs en langue étrangère

Abstract

Dans ce travail, nous étudierons la réalisation de différents types de pauses (silencieuses, respiratoires et remplies) en fonction de la compétence linguistique en français langue étrangère. 30 locuteurs (10 natifs, 10 débutants, 10 avancés) ont été enregistrés en lecture. Comme attendu, les apprenants produisent plus de pauses et les pauses respiratoires sont les plus fréquentes pour l’ensemble des locuteurs. Étonnamment, les natifs produisent des pauses vides plus longues, probablement parce qu’elles sont principalement respiratoires. Dans nos données, les pauses silencieuses sont rares et sont généralement produites par les apprenants dans les phases disfluentes, alors que les pauses avec respiration audible (et donc non silencieuses) sont fréquentes et généralement réalisées aux frontières syntaxiques.

How do we chunk and pause in non-native vs native speech? Methodological implications for SLA

“…= 0.739) than in L2 (med. = 0.654; p-value = 0.219; F(1;195) = 1.517) which follows previous studies' results [25], whereas non-respiratory pauses tend to be longer in L2 (med. = 0.691) than in L1 (med.…”

“…Indeed, pauses do not vary equally depending on their functions (physiological, macro-planning, micro-planning) and associated positions in the speech flow. As mentioned by [25] the distinction of pauses' types is often unclear or even absent in studies ( [27]). The effect of the proficiency level is significant on the duration of IPU which are longer in the advanced group (B2), and internal pauses which are longer in the elementary group (A2), as expected.…”

Phénomènes de groupement et pause en parole native vs non-native

“…Si l'on se focalise sur la comparaison des productions en L1 vs L2, nos résultats vont dans le sens des travaux précédents (Kaglik, 2009 ;Fauth & Trouvain, 2018 ;Saito et col., 2018 etc. ) (Wenk, 1983).…”

“…D'un point de vue méthodologique, il nous semble essentiel de conjuguer des analyses intra-sujets et inter-sujets afin de pouvoir observer l'impact de ces 3 effets et leurs interactions. D'autre part, ces effets n'impactant pas de la même façon les différentes variables temporelles, il est également important de distinguer précisément le type de pause (forme et fonction) ainsi que leur distribution (ce qui n'est pas le cas dans la plupart des études, comme soulevé par Fauth & Trouvain, 2018). Enfin, la suite de ce travail inclus une analyse plus fine de la distribution des pauses à l'intérieur des IPU, une analyse complète incluant les résultats concernant les niveaux en L2 permettant d'observer plus finement le passage d'un effet L2 (en A2) à un effet de la langue parlée (en B2), ainsi que des analyses statistiques plus poussées afin de tester les effets de chaque variables et leurs interactions.…”

“…Ainsi, la quantité et la longueur des suites sonores et des pauses font partie des mesures de fluence ("fluency measures") et évoluent en fonction du niveau en L2 des locuteurs (Saito, 2018). La plupart des études sur la fluence en langue seconde (L2) s'accordent sur le fait qu'en L2, les locuteurs produisent des groupements plus petits et plus courts, et des pauses plus nombreuses et plus longues que des locuteurs natifs de la même langue, du fait du coût cognitif associé à la production de la parole en L2 (Kaglik, 2009 ;De Jong, 2016 ;Fauth & Trouvain, 2018). C'est ce à quoi nous renverrons désormais sous le terme d'effet L2.…”